15. Sorties de corps

 

Échapper à la lourdeur

L’école est insupportable pour Samantha. Elle est rejetée violemment par la majorité de ses camarades et nombre d’enseignants. L’un des moyens qu’elle a trouvé pour tenir le coup est de quitter son corps. Une technique qu’elle utilise également pour voyager à moindre frais alors qu’elle est désormais en permanence handicapée du pied droit. Elle m’explique ainsi au printemps 2017 :

« Je sors de mon corps quand je m’ennuie à l’école ou le soir quand je n’arrive pas à m’endormir, comme ça, mon corps se repose et moi je bouge (ça ne fait pas longtemps que je fais ça). Je pars près d’une forêt ou d’une rivière, pas forcément dans des endroits que je connais, mais dans la nature, parce que, moi, je ne me ressource pas dans la ville. Généralement, je vais à Aigle [Chablais vaudois]. C’est un endroit avec une énergie qui me correspond tellement que j’ai envie d’aller là-bas.

Quand je suis à l’école, c’est moi qui décide du moment où je vais partir. Tu imagines autrement si ça arrivait durant l’interro ? Ce ne serait pas pratique ! Quand je suis partie, mon corps, c’est une coquille vide, un œuf vide. Je ne sais pas comment, mais je sais à quel moment on va m’interroger et je reviens directement dans mon corps.

Je visualise l’endroit où je veux aller et j’y vais un peu comme à vol d’oiseau, mais à grande vitesse. Tu ne sens pas vraiment la sensation de voler, parce que tu ne sens pas le vent. Tu sens les énergies autour, mais pas la vraie sensation de voler.

Voler, c’est bien ! Tu ne sens plus la lourdeur de ton corps. »

Deux mois plus tard, en mai, elle complète :

« Je sors souvent de mon corps le soir quand je n’arrive pas à dormir et quand je suis à l’école et que je m’ennuie. Je mets le « mode automatique » : si je suis interrogée, mon corps m’appelle direct ! C’est pendant les cours que j’ai découvert que je pouvais aller sous l’eau. C’est trop génial ! Je vais dans le lac près d’Estavayer-le-Lac. Il y a des êtres étonnants là : un mélange de requin et de dauphin, mais ce n’est pas un truc matériel de notre dimension. Il y a plein de créatures au fond du lac, mais plutôt animales. Rien de notre monde ! Ils me perçoivent et sont gentils, mais ils ne me parlent pas. Je ne leur ai pas encore adressé la parole non plus. C’est peut-être pour ça ! Je vois aussi ce qu’il y a de ce monde matériel sous l’eau.

Autrement je vais souvent dans les forêts. Je remarque de plus en plus les créatures qu’il y a là : des lutins, des gnomes, beaucoup de fées. Ce sont surtout les fées qui parlent avec moi (des filles et des mecs). Elles me demandent comment je vis (elles ne voient pas comment c’est chez nous parce qu’elles préfèrent rester dans leur territoire). Elles se doutaient un peu de comment on vivait, mais en même temps, elles trouvent notre façon de vivre étrange. Elles ne trouvent pas normal de vivre avec la technologie, les voitures et tout ça, alors qu’on sait que c’est dangereux et que ça pollue.

Je me balade plutôt dans le secteur autour de Payerne. Je commence de mieux en mieux à maîtriser où je vais. »

 

Confirmation de sortie de corps

La fameuse amie habitant Aigle confirme même un jour une de ces sorties de corps. Cela donne du coup des messages WhatsApp comme celui-là :

 

 

Passer du temps avec cette jeune femme fait d’ailleurs beaucoup de bien à Samantha qui trouve reposant et revigorant d’être auprès de quelqu’un qui a aussi, comme elle, des capacités hors-normes et auprès de qui elle peut enfin être réellement elle-même.

 

 

 

 

 

Comment ça fonctionne ?

Un jour, en regardant la série télévisée « Ghost Wars », Samantha constate à sa grande surprise dans l’épisode 13 de la saison 1 que les représentations faites de sorties de corps étaient plutôt proches de la réalité. Du moins de sa réalité à elle.

Samantha indique qu’elle voit un peu trouble comme sur les images ci-dessus et que cela est dû à la forte énergie de tout ce qui nous entoure et au fait qu’on voit toutes les particules lorsqu’on est en sortie de corps. Il y a par contre des couleurs beaucoup plus vives que ce qui est représenté dans la série télévisée.

Un autre jour, elle me décrira comment elle réussit à quitter son enveloppe corporelle : « Je m’imagine que je suis à l’intérieur de mon corps. Je rentre dedans et je me fais toute petite. Je vois une brèche au niveau du chakra du cœur par laquelle je sors ».

Laura sort elle aussi de son corps, mais, apparemment, son vécu est un peu différent de celui de sa sœur : « Je visualise l’endroit où je veux aller, la personne que je veux voir ou ce que je veux aller vérifier et j’y suis immédiatement. Je me suis suffisamment entraînée pour que ce soit comme ça. »

A la différence de Samantha, il est difficile à Laura de rester au niveau de la Terre. Elle part directement dans d’autres dimensions. Elle m’explique que quand elle reste vers la Terre, tout lui semble très sombre. Elle complète qu’elle a alors une vision en tube avec tout qui est obscurci au-delà de son point de focale. Ce descriptif me semblait étrange jusqu’à ce que je lise à la page 165 du livre du Dr Jim Tucker « Une vie avant la vie » un témoignage qui semble valider cette impression d’obscurité : « Purnima Ekanayake a expliqué qu’à la suite de son accident mortel, elle a flotté dans les airs dans une demi-pénombre pendant plusieurs jours. ». Laura m’a aussi expliqué qu’elle avait une bonne lucidité lors de ses expériences : « Quand je suis en sortie de corps, je suis capable de penser mentalement, même de faire une liste à commission. ».

 

Alexandra Urfer Jungen

 

La suite: 16. Développements sur Brooklyn et sur la vie française

Liste des chapitres de “Une famille (para)normale”