Notre cerveau produit de nombreuses ondes qui peuvent être mesurés via un électroencéphalogramme. L’amplitude des ondes cérébrales (la différence entre les sommets et les creux) va de 10 à 100 microvolts.
Les ondes gamma
Ce sont les ondes ayant la fréquence la plus élevée. Elles oscillent entre 40 et 100 Hz et se déplacent de l’avant à l’arrière du cerveau une quarantaine de fois par seconde. Ce sont aussi celles ayant la plus faible amplitude. Elles permettent la synchronisation des deux hémisphères de notre cerveau.
Si vous apprenez quelque chose de neuf, ce sont ces ondes-là qui domineront. Les ondes gamma permettent également l’intégration d’informations issues de diverses zones du cerveau et sont présentes lorsqu’on fait des associations. On les retrouve lors d’importants exercices de créativité ou de niveaux élevés de la fonction intellectuelle. On est dans les ondes gamma lorsqu’on a le sentiment d’être « portés par le flux ».
Des études menées auprès de moines ont montré que ces ondes se manifestaient lorsqu’ils méditaient sur la compassion et affirmaient être entrés en état de grâce (1)
Des chercheurs comme Tononi et Loch estiment que ces ondes sont des « corrélats neuronaux de la conscience ». Elles permettent de refléter le lien entre l’activité du cerveau et l’expérience subjective de la conscience. (2)
Les ondes bêta
Ces ondes oscillent entre 12 et 40 Hz. Ce sont celles qui apparaissent lorsque nous effectuons des activités quotidiennes courantes ou lorsque nous nous concentrons sur une tâche. On le trouve également durant le sommeil avec rêve (le fameux sommeil paradoxal).
On partage les ondes bêta en deux :
- Les ondes bêta 1, appelées aussi les fréquences du rythme senso-moteur : ces ondes oscillent entre 12 et 15Hz. Elles sont responsables de la synchronisation des fonctions automatiques du corps (la respiration, la digestion, la circulation sanguine, la pression artérielle, la sécrétion, l’excrétion, etc.).
- Les ondes bêta 2 : ces ondes sont utiles pour traiter des informations, résoudre des problèmes, bref, lorsqu’on a besoin de se concentrer et avoir une pensée linéaire. Mais attention, lorsqu’elles montent entre 25 et 40Hz, elles caractérisent les personnes stressées et anxieuses ou alors celles qui souffrent d’un bavardage mental incessant. Les ondes bêta2 élevées signalent donc très vite la venue d’émotions négatives : colère, peur, culpabilité, honte et même panique. LeDoux (3) relève que les ondes bêta2 sont associée à une rupture de la pensée rationnelle avec une réduction pouvant aller jusqu’à 80 % du flux sanguin vers le cortex préfrontal. Dans cet état-là, le cerveau entre en mode survie. Il peut dès lors s’ensuivre des difficultés dans la prise de décision, les capacités de mémorisation et l’analyse objective de la situation.
Les ondes alpha
Ces ondes oscillent entre 8 et 12 Hz. On les retrouve lorsque le sujet se trouve dans un parfait état de relaxation éveillée. Cette onde domine lors d’états hypnotiques et de transes, mais aussi chez les créatifs et les guérisseurs.
« L’absence d’alpha signifie que le patient est incapable de lier son esprit conscient (bêta) et sa créativité, son intuition, ou de se connecter avec le champ universel (thêta et delta) »(4)
Les ondes thêta
Elles se situent entre 5 et 7Hz et sont caractéristiques d’un sommeil léger. C’est aussi les ondes mesurées en méditation profonde. Durant le sommeil, cette onde est présente durant la période de mouvement rapide des yeux (REM).
Lorsqu’il y a des ondes thêta, l’esprit est éveillé et alerte, voire en état de somnolence, alors que le corps est endormi. C’est cette situation durant laquelle nous sommes suspendus entre veille et sommeil.
Les ondes delta
Elles oscillent entre 0 et 4 Hz. On retrouve les ondes delta durant le sommeil profond, sans rêve et sans mouvement des yeux, ainsi que durant les méditations. Dans ce cas, lorsque les ondes delta sont présentes, l’individu est coupé de son environnement et des notions de temps. Il ressent une paix intense.
Les ondes en hypnothérapie
« Lorsque les sujets entrent en transe, leurs ondes cérébrales ralentissent, passant de l’émission d’ondes Bêta (état de veille) aux ondes Alpha (état méditatif) pour émettre, après avoir passé par différents niveaux, les ondes Thêta. A ce dernier stade, le sujet est hypnotisé, mais il ne dort pas. Lorsque nous dormons, notre cerveau émet des ondes Thêta, l’esprit ne sombre pas dans l’inconscience, de telle manière qu’il est toujours possible de recevoir et d’émettre des messages, tous les canaux de la mémoire étant ouverts. » (5)
Le réveil de la conscience intuitive en thêta et delta
Les personnes faisant de la méditation/prière profonde, ainsi que les guérisseurs et les intuitifs ont beaucoup plus d’ondes thêta (4 à 8 Hz) et delta que la normale, même en état de veille. (6)
Pour le Dr Charbonnier, la conscience analytique celle que nous connaissons le plus souvent au quotidien se situe au-dessus de 7Hz. En dessous, la conscience intuitive commence à s’exprimer avec la possibilité de vivre des expériences extra-sensorielles. Comme le relève le Dr Eden Alexander « C’est l’état dans lequel les jeunes enfants se trouvent naturellement au cœur de leur vie normale, éveillée, et qui reflète un état primordial permettant d’apprendre et d’absorber le plus facilement à partir du cadre environnant. » (7)
Alexandra Urfer Jungen
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Davidson, R.J., Lutz, A. « Buddha’s brain : neuroplasticity and meditation », IEEE Signal Processing Magazine, 25(1), 2008, p.176
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Tononi, G., Koch, C. « Consciousness : here, there and everywhere ?”, Philosophical Transactions of the Royal Society of London B. Biological Sciences, 370 (1668), 20140167, pp 1-17
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LeDoux, J, Synaptic self: how our brains become who we are, Penguin, 2002
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Dawson Church, Ph.D., De l’esprit à la matière, comment les pensées se matérialisent, Dangles, 2019
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Newton, Michael, Un autre corps pour mon âme, souvenirs de voyage dans l’au-delà, Les Editions de l’Homme, Québec, 1996, p.12
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Tharcher, R.W. « EEG normative databases and EEG biofeedback”, Journal of Neurotherapy, 2(4), 1998, pp 8-39
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Dr Eben Alexander et Karen Newell, Voyage d’un neurochirurgien au cœur de la conscience, Guy Trédaniel éditeur, 2017, p.193
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