Pourquoi l’approche matérialiste a-t-elle autant de poids ?

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Décalage entre population et communauté scientifique

Plusieurs enquêtes ont montré qu’une grande partie de la population occidentale croit en la survie de l’âme. Ils sont entre 48 et 59 % des Européens et 72 à 74% des Américains à avoir cette foi (1).

L’enquête européenne sur les valeurs et un sondage Gallup a par ailleurs montré que 46% des Européens et même 60% des Américains faisaient état d’expériences télépathique, de vision à distance et de contact avec un parent défunt (2). En d’autres mots, 230 millions d’Européens et 180 millions d’Américains affirment avoir vécu des phénomènes hors-normes. C’est très loin d’être anecdotique et pourtant le tabou est tel que personne n’ose en parler en dehors du couvert de l’anonymat ou d’une absolue relation de confiance.

Comment se fait-il que la communauté scientifique soit si peu réceptive à ce que vit un pourcentage aussi conséquent de la population ?

 

Le rejet de la spiritualité par les décideurs scientifiques

D’après un article de “Nature” (3) “seuls 7 % des scientifiques américains les plus en vue, les plus influents, qui sont tous membres de l’Académie des sciences, se réclament d’une religion ou d’un courant spirituel. Cela veut dire que 93% des plus grands hommes de science d’aujourd’hui rejettent toute forme de religion ou de spiritualité [et il est fort probable que les résultats sont identiques en Europe]… L’influence de scientifiques réputés ne doit pas être sous-estimée, car ces hommes occupent souvent des positions importantes dans les comités scientifiques consultatifs nationaux et internationaux, et ils siègent au comité de rédaction des plus grands journaux scientifiques, où ils décident si tel ou tel article doit être publié. Mais les enquêtes permettent de penser que leur opinion n’est pas celle de l’ensemble des scientifiques”. (4)

 

Être matérialiste ou mourir professionnellement

En d’autres mots le scientifique qui cherche à se faire un nom, qui veut être publié et qui souhaite obtenir des subventions est obligé d’avoir une approche matérialiste. Ceux qui s’éloignent de ce paradigme pour faire de la recherche alternative, en particulier sur les phénomènes dits paranormaux, perdent leur statut et sont déclassés tout en bas de l’échelle hiérarchique. Je suis moi-même effarée par les incroyables difficultés financières que connaît un organisme comme ISSNOE à Genève (5) alors qu’il est à la pointe de la recherche mondiale sur les états modifiés de conscience “non ordinaires”, notamment en ce qui concerne le phénomène des sorties de corps.

 

Le matérialisme dans le monde médical

On notera également que la formation médicale est entièrement centrée sur la vision matérialiste du fonctionnement du corps humain. On ne se pose pas de questions. Cette approche est tout simplement considérée comme acquise. De ce fait, toute expérience divergente est interprétée comme une hallucination ou un dysfonctionnement du corps… même quand elle est rapportée par un éminent collègue ! Le monde médical a été littéralement formaté à penser le corps humain comme une simple mécanique qui disparaît après la mort.

Ce problème de formatage universitaire se retrouve dans de nombreuses branches scientifiques, mais, heureusement, on assiste peu à peu à une ouverture. Les anomalies du paradigme matérialiste sont effectivement trop nombreuses pour qu’on puisse continuer à les passer sous silence. L’intégration de la physique quantique à de nouveaux domaines (notamment la biologie) force également les chercheurs à accepter ce qui était encore inenvisageable il y a une dizaine d’année.

 

 

Alexandra Urfer Jungen

 

1. L. Halman, The European Values Study: A third Wave, Sourcebook of the 1999-2000 European Values Studies Surveys, Tilburg University, 2001; Association of Religion Data Archives: http//www.thearda.com; Pew Forum on Religion and Public Life, US Religion Landscape Survey, http//www.religions.pewforum.org, 2007
2. Groupe européen d’étude sur les systèmes de valeur, Bulletin d’Information, 1987; E. Haraldsson, J.M. Houtkooper, “Psychic Experiences in the multinational human values study: Who reports them?”, The Journal of the American Society for Psychical Research, 85(2), 1991, pp 145-165
3. E.J. Larson, L. Witham, “Scientists are still keeping the Faith”, Nature, 386, 1997, pp 235-236; E.J. Larson, L. Witham, “”Leading scientists still reject God”, Nature, 394, 1998, p.314; F.A Curlin, “Religious Characteristics of U.S. Physicians”, Journal of General INternal Medecine, 20, n°7, 2005, pp 629-634
4. Dr Pim Van Lommel, Mort ou pas?  Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2015, p.300
5. http://www.issnoe.ch/nos-programmes