Pathologies psychologiques

 

Même si on parle de mythomanie de l’enfant, celle-ci est très rare à un stade pathologique dans les jeunes années. Mais surtout, les personnes qui racontent des récits de vie fantasmés ne parviennent pas à maintenir une cohérence de leur histoire sur la durée. Il est de ce fait relativement simple pour un professionnel (ou même pour les parents) de détecter cette pathologie.

Or, la plupart des enfants qui font des récits d’autres existences sont très stables dans leur histoire, même des années plus tard. Les « souvenirs » peuvent s’étoffer ou alors certains détails sont mieux mis en contexte, tout simplement parce qu’en vieillissant le jeune a une meilleure compréhension de la situation. La trame principale, elle par contre, ne bouge pas. Par exemple, un jeune enfant peut dire « Avant, j’étais anglais ! » et avec l’âge réaliser que le personnage dont il a les souvenirs était en fait américain. Il avait seulement dit « anglais » étant très jeune, parce qu’il avait reconnu l’usage de la langue anglaise.

Par ailleurs, contrairement à ce qu’affirment bien des détracteurs, il est extrêmement rare d’avoir des récits faisant allusion à des personnes connues. Pas de Jules César, de Charlemagne ou de Marylin Monroe, mais quasi-exclusivement des récits d’hommes et de femmes du peuple. Quel intérêt pour un enfant d’inventer des histoires autour d’une personne ayant une vie absolument ordinaire ou alors avec quelques rares éléments extraordinaires comme nous pouvons tous en vivre au cours de notre existence ? Et même si le récit concerne des personnes ayant eu une petite célébrité, les “souvenirs” apporteront des détails qui ne sont la plupart du temps pas accessibles au grand public. C’est un travail d’enquête basé sur les éléments du récit qui permet finalement de découvrir une éventuelle personnalité historique.

Pour en revenir à la pathologie psychologique, le Dr Stevenson et le Dr Tucker ont fait passer des tests aux enfants qu’ils accompagnaient. Voilà ce qu’ils en disent : “Nous avons évalué nos cas sur une échelle de mesure des troubles du comportement, ils sont tous dans des mesures normales. Ils ne montrent aucune évidence de la présence d’un problème psychologique.» Ils ajoutent un peu plus loin : « Les études sur les enfants qui rapportent des mémoires de vies antérieures ont trouvé que la plupart ont de faibles scores sur la liste de vérification des symptômes de dissociation enfantine. Cela veut dire qu’ils ne montrent pas de signes significatifs de dissociation. » (1)

Les pathologies psychologiques ne semblent donc pas être à l’origine de la plupart des cas de souvenirs d’autres existences.

 

Alexandra Urfer Jungen

 

1. Dr Jim B. Tucker, Une vie avant la vie, 40 ans d’études scientifiques sur des cas de réincarnations d’enfants, Dervy, 2015

 

Retour à la page : “Les causes pouvant expliquer les souvenirs d’autres existences