Les changements de comportement après une EMI

 

Les personnes ayant vécu une expérience de mort imminente en reviennent généralement métamorphosées. C’est particulièrement le cas des individus ayant vécu une expérience plus ou moins complète (avec une grande partie des phases du phénomène). L’ampleur des changements est telle qu’on peut difficilement conclure qu’ils proviennent uniquement d’un événement neurologique passé dans le cerveau.

 

La réalité de l’expérience

Elles ont la conviction profonde que ce qu’elles ont vécu était réel, même bien souvent plus réel encore que notre réalité ordinaire.
Comme l’explique le neurochirurgien Eben Alexander après avoir vécu son EMI: « Ce n’était pas un rêve. Bien que je ne savais pas où j’étais ni même ce que j’étais, j’étais absolument sûr d’une chose : cet endroit dans lequel je me trouvais tout à coup était totalement réel. Le mot « réel » exprime quelque chose d’abstrait et il est désespérément impropre à transmettre ce que j’essaie de décrire. Imaginez que vous êtes un enfant qui se rend au cinéma un jour d’été. Le film était peut-être bon et vous avez apprécié de rester assis à le regarder. Mais une fois terminé, vous quittez le cinéma pour retrouver la chaleur profonde, vibrante, accueillante de l’après-midi d’été. Et alors que l’air et les rayons du soleil vous caressent, vous vous demandez bien pourquoi vous avez gâché cette superbe journée dans un cinéma obscur. Multipliez ce sentiment par mille et vous serez toujours bien loin de ce que je ressentais là où j’étais… Je sais faire la différence entre le fantasme et la réalité, et je sais que l’expérience dont je tente péniblement de vous donner une image vague et totalement insatisfaisante était l’expérience la plus réelle de ma vie. » (1)

Le Dr Jean-Jacques Charbonnier donne également ce témoignage d’un patient qui a presque les mêmes mots que le neurochirurgien Eben Alexander : « Même si un scientifique parvenait à prouver par A plus B que mon expérience n’était qu’une hallucination, je ne le croirais pas une seule seconde car je suis certain au fond de moi que ce que j’ai vécu ce jour-là était bien réel. Cela n’avait rien à voir avec un rêve ou une hallucination ! » (2).

 

La difficulté à trouver les mots

Les expérienceurs sont  frustrés de ne pas trouver les mots pour exprimer leur vécu.
[Nous devons passer] « par des mots, et seulement des mots, pour transmettre des expériences et des connaissances qui dépassent complètement le pouvoir des mots. Un peu comme essayer d’écrire un roman en utilisant seulement la moitié de l’alphabet… Peut-être que la meilleure façon de faire partager cette partie de l’expérience est de dire que j’ai eu un avant-goût d’une autre forme de connaissance, plus étendue… Mais tenter de partager cette connaissance maintenant me met un peu dans la position du chimpanzé qui deviendrait humain une journée pour découvrir toutes les merveilles du savoir humain, puis qui retournerait auprès de ses camarades chimpanzés en essayant de leur décrire ce que c’était de connaître plusieurs langues romanes différentes, l’arithmétique et l’échelle immense de l’univers. » (3)

 

Disparition de la peur de la mort

La quasi-totalité des expérienceurs n’a plus peur de la mort après leur EMI.
Nombreux affirment alors : « Je sais où j’irai et ce qui m’attend ». De manière globale, ils sont également de nature moins craintive qu’avant leur EMI. Ils ont également un jugement négatif à l’égard du suicide, même si c’est le suicide qui a conduit à l’expérience de mort imminente. La cause en est une compréhension intime du sens de la vie.

Beaucoup d’expérienceurs affirment ainsi qu’ils ne croient plus qu’ils survivront à la mort, mais que désormais ils le savent. On est au niveau de l’expérience directe. C’est comme de croire qu’une crème au chocolat a un goût sucré. Tant qu’on n’y a pas goûté, on peut répéter que c’est sucré, mais quand on en a mangé, on est dans l’expérience, on sait et on peut affirmer avec assurance que le crème au chocolat a un goût sucré.

On note que la confiance en soi et l’estime de soi des expérienceurs augmente également après leur EMI.

 

Respect de la vie

Les expérienceurs développent un immense respect pour la vie.
Ils développent une plus grande compassion pour autrui. Ils apprécient aussi beaucoup plus qu’avant les petits bonheurs que la vie leur offre et savent prendre plus de recul face aux obstacles rencontrés. Ils savent également apprécier les petits bonheur du quotidien et relativiser les problèmes du quotidien. L’entraide et l’amour deviennent des priorités de leur existence, alors que la compétition et la soif de biens matériels n’ont plus grande importance.

 

Quelques cas de mégalomanie

Dans quelques cas, les expérienceurs peuvent devenir particulièrement mégalomaniaques.
A cause de leur expérience hors-norme, ils se sentent « des êtres spéciaux » ou des « élus » par rapport au reste de la population.

 

La mission de vie et soif d’apprendre

Certains expérienceurs reviennent avec le sentiment très fort d’avoir à accomplir une “mission de vie”. Ils peuvent également mettre beaucoup d’énergie à trouver pourquoi ils sont revenus sur terre. Peut-être comme corollaire, on note aussi une très forte soif d’apprendre tant au niveau des connaissances externes que du développement personnel.

 

Le retour d’un inconnu

L’entourage ne reconnaît plus le proche ayant vécu une EMI.
L’expérienceur lui-même peut d’ailleurs se sentir profondément métamorphosé, ne gardant au final que son identité “passeport” de ce qu’il était avant son expérience de mort imminente. Du fait des changements de valeurs, de comportements, de hobbies. etc. de l’expérienceur, la vie en couple peut se révéler difficile pour et avec le conjoint. On relève ainsi un taux de 75 à 80% de séparations dans les unions suite à une expérience de mort imminente.

 

Changement de comportement uniquement lorsqu’il y a EMI

Certains chercheurs se sont demandés si ce n’était pas le simple fait d’avoir côtoyé la mort d’aussi près qui entraînait tous ces changements de comportement. Le cardiologue néerlandais Pim van Lommel s’est intéressé à cette question et les résultats sont apparut en 2001 dans la revue médicale The Lancet. Il analyse qu’après huit ans :
« Les personnes ayant eu une EMI obtiennent des scores nettement plus élevés [que celles ayant frôlé la mort sans avoir vécu d’EMI] dans les domaines suivants : expression des émotions ; moindre intérêt pour l’opinion des autres; acceptation des autres; compassion pour autrui; implication dans la famille; moindre valorisation de l’argent et des possessions; intérêt accru pour la nature et l’environnement; moindre intérêt pour l’augmentation du niveau de vie; valorisation des petites choses de la vie; sens de la justice sociale; appréciation du sens de la vie; déclin de la fréquentation d’un lieu de culte; intérêt accru pour la spiritualité; moindre peur de la mort; moindre peur de mourir; croyance accrue en une vie après la vie… Le processus souvent difficile et douloureux d’acceptation de l’EMI et les changements positifs qui en découlent dépendent de la profondeur de l’EMI, de la personnalité du sujet, de son milieu culturel et surtout de facteurs sociaux. Au nombre de ces facteurs, la réaction parfois positive, mais généralement négative ou sceptique des amis, de la famille et des professionnels de santé, empêche parfois toute communication sur l’EMI et ralentit d’autant le processus d’acceptation de l’expérience quand elle ne l’interrompt pas. » (4)

 

Alexandra Urfer Jungen

 

1. Eben Alexander, La preuve du Paradis, voyage d’un neurochirurgien dans l’après-vie, Guy Trédaniel éditeur, 2013, pp.61 et 64
2. Dr Jean-Jacques Charbonnier, Les 7 bonnes raisons de croire à l’Au-delà, les preuves incontestables d’une vie après la mort, J’ai lu, Aventure secrète, p. 26
3. Eben Alexander, La preuve du Paradis, voyage d’un neurochirurgien dans l’après-vie, Guy Trédaniel éditeur, 2013, pp.104 et 118
4. Dr Pim van Lommel, Mort ou pas ? les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012

 

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