Les EMI négatives

 

Qu’est-ce qu’une EMI négative ?

Durant une expérience de mort imminente négative, l’expérienceur se retrouve projeté dans une espace obscur : une forme de néant à la solitude infinie. Il peut aussi se trouver dans un “vide” où circulent des individus enfermés dans leur bulle (en d’autres mots, il est entouré d’« âmes en peine »). Dans certains cas, on a relevé des visions pouvant ressembler à notre imagerie classique de l’Enfer avec des manifestations qu’on peut dire archétypales créant des peurs profondes : lieux souterrains obscurs, froids et humides, monstres terrifiants, êtres rampant, entités démoniaques, etc. D’autres décrivent la vision d’êtres, le plus souvent de formes géométriques, semblant se moquer de l’expérienceur qui en ressort avec le sentiment que rien n’a de sens, car rien n’a vraiment existé, ni sa vie, ni même l’univers. Il y a pour finir les EMI inversées où la lumière que la plupart des gens perçoivent comme remplie d’amour est perçue comme agressive.

 

Quel pourcentage d’EMI négative ?

Selon les études, entre 5 et 14% des personnes ayant vécu une expériences de mort imminente relatent une expérience négative. Il est difficile d’estimer le nombre exact de personne ayant vécu ce type d’événements, d’une part parce qu’ils engendrent un réel traumatisme qui peut aller jusqu’à des formes de stress post-traumatique et, d’autre part, parce que les expérienceurs en ressentent une certaine culpabilité. Ils interprètent fréquemment cette mauvaise expérience comme la preuve qu’ils auraient commis des mauvaises actions. Il peut en découler une peur terrible de la mort, mais pour d’autres expérienceurs, à l’inverse, leur EMI négative est interprétée comme un avertissement les poussant à changer de comportement pour ne plus revivre cette expérience cauchemardesque.

 

Du négatif au positif

On notera que les expériences peuvent démarrer sur une note très négative pour ensuite prendre un cours positif. Lorsque l’expérienceur comprend que c’est sa propre peur qui créé les visions terrifiantes, l’EMI peut alors changer de teinte. Une position de lâcher-prise et d’abandon, ainsi que le fait de lancer un appel à l’aide (qui débouche très vite sur l’intervention d’un proche décédé ou celle d’entités de type angélique) permettent aussi de sortir de l’EMI négative.

La peur de mourir, la peur de l’inconnu, la crainte d’être seul ou tout simplement l’angoisse de perdre le contrôle sur son existence semblent jouer un rôle dans les EMI négatives. Certains conditionnements religieux concernant le péché, de même que les images (ou absence d’images pour les athées) sur l’Au-delà semblent également avoir une influence sur la survenue d’une EMI négative.

 

Ne pas culpabiliser

La journaliste et médium Patricia Darré a longuement écrit sur les EMI négatives dans son ouvrage N’ayez pas peur de la vie. En voici un extrait :

On comprend ce qu’une expérience de ce genre peut avoir de terrifiant et de traumatisant pour ceux qui la vivent. Ils se retrouvent donc isolés, à ruminer tous les sentiments négatifs qu’ils ont ressentis et sont dans l’appréhension de revivre cela au moment de leur mort. Le tout dans un climat général qui a tendance à nier ou à mettre de côté leur témoignage. En effet, la tendance principale est de faire des EMI positives la preuve d’une vie après la mort… On fait des raccourcis et on a vite fait de penser que les EMI négatives sont la preuve de je ne sais quel enfer fait pour punir les âmes égarées qui n’ont pas suivi le bon chemin. Je suis atterrée de voir par exemple que beaucoup pensent que les EMI négatives sont réservées aux toxicomanes qui font des overdoses ou aux suicidés !

En suivant la logique de cette vision empreinte de manichéisme désarmant de candeur et de simplicité, on arrive vite à la conclusion que les EMI positives ne concernent que de bonnes personnes, qui par cette expérience vont être touchées par la grâce et devenir des saints en récompense de leur bonne conduite, et que les EMI négatives sont réservées aux personnes mauvaises pour les punir et leur montrer qu’elles sont maudites et damnées. Pourtant tout n’est pas aussi simple et il n’y a pas de manichéisme ni de lois générales qui régissent les EMI: Il n’y a ni punitions ni récompenses. Tout cela est faux… Certains ont des vies exemplaires et font des EMI négatives, d’autres vont mener une vie répréhensible aux yeux de beaucoup et expérimenter une EMI positive.

Il faut relativiser la gravité de ce que nous avons vu et se dire que vivre une EMI négative n’implique en rien que l’on soit figé dans cette noirceur. Au contraire, il faut tirer profit de l’expérience et, plutôt que de se sentir anéanti, il faut réagir et se donner les moyens d’avancer, de changer ce qui n’est pas en adéquation avec soi pour être plus en harmonie et heureux.

Positive ou négative, l’EMI met au jour une partie de nous-mêmes et constitue un point de départ pour amorcer un changement de ce que l’on est, de notre rapport au monde et de la vision que l’on a de lui. C’est une extension de conscience qui nous fait réaliser que nous sommes bien plus qu’un corps physique, que nous avons une âme et qu’il faut être plus en adéquation et à l’écoute de celle-ci… Le but est toujours d’être plus en harmonie avec soi et ceux qui nous entourent. Car le but est toujours d’être plus heureux. ” (1)

 

L’importance de se préparer

Lors d’une NDE [ou EMI], l’état de peur peut bloquer l’expérience dans les couches les plus sombres du mental du sujet et peut transformer ainsi toute composante neutre ou potentiellement positive en une expérience très négative. Par exemple, au début de sa NDE, le sujet peut rester bloqué par la peur du noir lors du passage par un tunnel sombre. au contraire l’ouverture et le lâcher-prise, l’abandon à l’expérience malgré la peur, l’activation de ressources d’amour et de lumière en soi (2) tout en regardant la peur bien en face, peut transformer la NDE négative en NDE positive : il faut donc s’y préparer de notre vivant avant que cela n’arrive. il s’agit d’apprendre à connaître et contrôler les zones sombres de notre mental, qui peuvent imprégner négativement le contenu de tout EMC. Heureusement les récits montrent que dans la grande majorité des cas nous ne “mourrons pas seul” et des consciences extérieures à la nôtre (défunts, être de lumière, anges, etc.) viennent nous assister pour compenser nos manques de conscience et d’amour.” (3)

 

Alexandra Urfer Jungen

 

  1. Patricia Darré, N’ayez pas peur de la vie, Michel Lafon, 2016, pp 122-124
  2. Par exemple en ayant eu l’habitude de pratiquer la Cohérence Cardiaque ou en ayant eu le réflexe mental d’appeler “la lumière” pour se propulser dans des plans plus spirituels.
  3. Dr Olivier Chambon & William Belvie, Expériences extraordinaires autour de la mort, réflexion d’un psychiatre sur la science de l’au-delà, Guy Trédaniel éditeur, pp 63-64

 

Voir aussi le témoignage d’EMI/sortie de corps négative

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