Le Dr Hélène Wambach (décédée en 1986) était une psychologue clinicienne et professeure de psychologie diplômée de l’Université de Chicago et de l’Université de l’État de Louisiane. Elle a fait d’importantes recherches sur la réincarnation par l’intermédiaire de l’hypnose régressive dans les années 1970-1980. Elle a expliqué dans son ouvrage « Revivre le passé », comment elle interprétait le fonctionnement de l’hémisphère gauche et de l’hémisphère droit du cerveau. Même si l’ouvrage est ancien, l’analyse recoupe étonnamment ce qu’affirment de nombreux chercheurs actuels.
L’hémisphère gauche
« Pour moi, l’hémisphère gauche est « la maison de l’ego », c’est-à-dire de ce que nous considérons comme notre moi conscient. Je vois le moi comme un petit bonhomme en costume de flanelle grise avec un nœud de cravate impeccable. Il est chargé d’assurer notre sécurité dans la vie de tous les jours ; il veille à ce que nous parlions poliment à notre patron. Il n’arrête pas de jacasser pour nous dire de faire ci et ça ; il insiste beaucoup sur la nécessité de faire attention à ce qui nous entoure. Il lui arrive quand même de s’accorder ne pause-café, par exemple quand on conduit sur une route qu’on connaît très bien et qu’on se rend compte, en arrivant, qu’on est arrivé sans savoir. Le moi a pris congé, estimant qu’on pouvait rentrer avec le pilote automatique. Il est très content quand on va se coucher : il nous a amené en un lieu sûr – notre lit – où nous ne risquons en effet pas grand-chose. Il refait surface au matin quand nous « redescendons » de nos expériences plus audacieuses du sommeil. C’est à cause de lui que nous regardons l’horloge (« l’heure » n’existe, au sens courant du terme, que si le moi est au poste de contrôle) et c’est toujours lui qui nous gronde quand nous tardons à nous lever. Comme il est jaloux du temps passé dans l’hémisphère droit, il s’arrange pour nous faire remarquer qu’il est resté présent tout le temps. Il déteste avoir à admettre que nos expériences ne se limitent pas à ses fonctions ; alors, il fait tout pour que nous oubliions nos rêves. Il est très doué pour faire croire qu’il est en permanence en veille : « Non, je ne dormais pas, je reposais simplement mes yeux. J’ai entendu tout ce que tu disais. » Voilà ce qu’il répétera avec indignation si on le surprend pendant une de ses pause-café, par exemple quand on dort, quand on est « dans la lune » ou … sous hypnose.«
L’hémisphère droit
« Donc, si le moi habite du côté du centre du langage dans les lobes temporal et frontal de notre hémisphère gauche, quelle partie de nous-même loge dans l’hémisphère droit ? C’est de là que viennent les rêves, l’inspiration artistique, les cauchemars et ces flots de musique que l’on ente4nd en rêve. Mais surtout, le cerveau droit expérimente les émotions, agréables ou déplaisantes, intéressantes ou ennuyeuses. C’est la station météorologique de notre tête, où roulent les nuages noirs des sentiments pénibles, où brille aussi le soleil : qu’une musique réconfortante parvienne à notre cerveau droit, les nuages s’éloignent, le temps affectif se met au beau ; que le moi envoie un message de menace par l’intermédiaire du corps calleux et le cerveau droit répond par des bouffées d’émot6ions négatives. Mais qui habite là ? Quand nous rêvons, nous gardons la sensation d’exister en tant qu’individu, d’avoir une personnalité, mais ce n’est pas notre ego quotidien. Quand nous sommes dans notre hémisphère droit, nous réagissons en petit enfant, nous sommes « moi » dans un autre mode d’existences. ; nous pouvons – comme dans mon merveilleux rêve – être une goutte d’eau. Dans notre hémisphère droit, nous sommes un champ de conscience ouvert à tous les temps, à toutes les expériences et à tous les sentiments qui nous traversent.«
Le cerveau droit donnant accès à d’autres longueurs d’onde
« Avant d’avoir vu des centaines de gens explorer sous hypnose les vastes espaces de leur hémisphère droit, je considérais celui-ci comme une zone de stockage. J’avais l’image de « mémoires » cliquetant au premier plan de la conscience, sélectionnées par des unités de stockage, un peu comme un ordinateur, pour répondre aux instructions hypnotiques. Or, il semble que ce ne soit pas ainsi que cela fonctionne. L’hémisphère droit se comporte plutôt comme un amplificateur ou un tuner. Je demande une impression ou une image, et l’hémisphère droit se met en quête. Parfois, les réponses arrivent d’abord dans le brouillard et la confusion puis l’hémisphère droit affine son réglage. Les images brouillées disparaissent pour laisser la place à un ensemble d’images cohérent. Souvent le sujet plonge alors plus profondément encore et le signal s’affaiblit, ne donnant plus que des images symboliques semblables à celles des rêves, ou bien à des fragments de la vie courante. Quand le sélecteur de fréquence glisse vers des signaux très éloignés des soucis matériels, nombre de sujets disent voir des couleurs intenses. Pour moi, c’est un point de repère important : je sais qu’ils entrent dans des zones où le moi ne peut plus suivre ; d’ailleurs, ils paraissent vraiment endormis. On peut imaginer que toutes les vies qui ont été vécues, tous les sentiments qui ont existé, circulent toujours en grandes vagues dans l’univers. Peut-être l’hémisphère droit n’est-il pas une aire de stockage de mémoire mais l’instrument qui permet de se « brancher » sur cette longueur d’onde.«
Tiré de l’ouvrage: Helen Wambach, Revivre le passé, Sous hypnose, mille cas de retour dans les vies antérieures, Robert Laffont, 1976, pp 102-104
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