Comment se préparer à mourir ?

 

Faire des revues de vie

Apprendre à mourir, c’est apprendre à vivre. Toutes les civilisations avancées ont créé un livre de la mort, un « Ars moriendi » pour aider les vivants à se préparer à la mort et à franchir sans encombres les différentes étapes qui les attendent lors de leur « ultime voyage »…

Pour se préparer à la mort, on peut faire régulièrement une « revue de vie », comme le font ceux ayant vécu une NDE [EMI] : qu’ai-je fait de bien et de pas bien selon moi dans ma vie ? Comment les autres ont-ils pu ressentir ce que je leur ai fait ou pas fait ? En faisant le tri, j’apprends ce que j’aurais pu faire autrement. Si je mourais maintenant, qu’est-ce que je laisserais derrière moi de non réglé (conflits avec des personnes, pardon à donner ou à demander, injustices ou « injustesses » à réparer, etc. ? Comment est-ce que je peux régler ça rapidement »

De même, on peut faire une « revue de nos rêves » : qu’est-ce que je rêvais de faire quand j’étais petit ? Qu’est-ce que j’ai laissé tomber dans ces rêves, par négligences ou par peur ? On peut alors noter ces rêves et les classer par priorité, afin de les réaliser. Comme si l’on allait bientôt mourir et qu’il ne fallait pas avoir à regretter d’avoir oublié de réaliser certains de ces rêves.

 

Les cinq Perles de Sagesse

Il existe un livre, « Ce qu’il faut savoir avant de mourir », de John Izzo, qui a interrogé 250 personnes considérées comme des sages par leur entourage et qui expriment une grande sérénité face à la mort.

John Izzo a dégagé chez ces « anciens » cinq éléments de sagesse nommés « Perles de Sagesse ».

La première est : « demeurer fidèle à soi-même », c’est-à-dire s’accepter tel qu’on est, agir en fonction de ce qu’on ressent, de ses désirs, de ce qu’on est profondément et de ne pas chercher à être quelqu’un d’autre. Être soi-même et réaliser ses propres rêves, et non pas ceux de la société ! Ça, c’est aussi une leçon de vie des NDE [EMI].

Deuxième Perle de Sagesse : « ne laisser aucun regret derrière soi ». Donc comme Edith Piaf : « Je ne regrette rien, rien de rien » ! Ne rien regretter, malgré nos erreurs, ce qui est derrière soi, est derrière soi, au moins on a osé exister et tenté de réaliser nos rêves ! C’est une forme de pardon envers soi. On a fait ce qu’on a pu. De toute façon, on n’aura jamais tout réalisé et on aura tous fait des erreurs. Comme le disait Patrick Bruel dans l’une de ses chansons, « il vaut mieux avoir des remords que des regrets ». C’est-à-dire qu’il faut avoir osé faire et échouer, que de ne pas avoir osé et le regretter amèrement au moment du bilan de notre vie.

Troisième Perle : « devenir amour ». Ça, c’est central ! On ne peut pas choisir d’être aimé, mais à tout moment, dans l’instant présent, on peut choisir d’être aimant. C’est maintenant que je peux choisir d’être dans la colère ; dans le jugement ou au contraire dans le non-jugement, dans la tolérance, la compréhension, l’acceptation.

Quatrième : « Vivre le moment présent ». Ne pas ressasser le passé. Ne pas trop se projeter dans l’avenir. Ne pas perdre de temps sur des choses inutiles

Et la dernière : « donner plus que l’on reçoit ». C’est-à-dire ne pas avoir peur de donner, sans calculer ce que l’on peut recevoir. C’est une belle leçon d’amour, la générosité. Se dire » il y a tellement d’amour en moi, je peux en donner aux autres sans compter, il n’y a pas de souci » ! Le bonheur qu’on  a donné aux autres , c’est à soi qu’on le donne en fait.

Donc, il semble que si l’on applique cela, on puisse vivre et mourir tranquillement. Dans les interviews des gens qui ont vécu des NDE [EMI], on retrouve ces mêmes grands principes. En gros, ce qui est dit là, c’est qu’il faut se poser la question de la place qu’on a donnée à l’amour dans notre vie, c’est-à-dire : est-ce que j’ai agi par amour ou par peur ? Et surtout quelle place a-t-on donné à ses rêves : qu’est-ce que j’ai réalisé par rapport à ce que je suis venu faire sur terre ?

 

Conserver une conscience lucide et éveillée

Une autre capacité à développer semble-t-il pour ne pas se perdre dans « l’état modifié de conscience majeur (EMC) » que constitue le fait d’être mort est d’apprendre à conserver la conscience lucide et éveillée en toute circonstance : dans la vie quotidienne par rapport aux œillères de notre mental névrosé, la nuit en apprenant à faire des rêves lucides, et lors d’EMC induits par diverses pratiques, tout cela pour garder la même conscience claire lors de la mort et se concentrer sur… « la lumière de la mort ».

 

On n’emporte aucune possession matérielle

Voilà toutes les manières de se préparer à sa mort. Qu’est-ce qui compte vraiment dans la vie ? On remarque, chez les gens qui ont basé leur vie sur les possessions matérielles que lorsqu’ils apprennent qu’ils vont bientôt mourir, ils réalisent alors que ce n’étaient pas les choses qu’ils avaient achetées, mais les relations qu’ils avaient nouées avec les autres qui s’avèrent être l’essentiel. Les gens qui sont dans l’avoir sont des gens qui ont peur. Ils ont besoin de protection, de barricades ou de réassurance matérielle, parce qu’ils ont peur de manquer, et peur du vieillissement et de la mort. Ils courent après la réussite qu’ils croient être un soleil qui va effacer l’ombre de la mort.

La peur étant l’inverse de l’amour, ils ont peur de temps à consacrer à l’amour et à la générosité, et ils sont dans le besoin de gagner et de prouver. Quand ils s’aperçoivent que leur principal avoir, c’est-à-dire leur corps et leurs biens matériels vont disparaître avec eux, et qu’en plus ils ne pensent pas que leur conscience survive à la mort, la sensation d’absurdité, de perte et de gâchis les anéantit. On dit qu’on meurt comme on vit. Les gens qui restent dans le contrôle et dans la négation au moment de leur fin de vie n’ont pas une mort facile…

 

Règles d’or

Sur terre, essayez juste de respecter deux règles :

  1. « Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fasse. »
  2. « Faites aux autres ce que vous voudriez que l’on vous fasse. »

Quand vous ne pouvez pas faire de bien, en tout cas ne nuisez pas à autrui. Si la vie est dure pour vous, ne paniquez pas, vos souffrances ont un sens, les phénomènes péri-mortels montrent que vos efforts pour rester malgré tout « aimant » seront récompensés. Quand on fait lire des récits de NDE à des suicidaires, cela réduit les chances qu’ils se suicident : car une des leçons majeures de la NDE, c’est que la vie a un but, quel que soit l’état de désespoir ou de souffrance que l’on traverse momentanément. Dans la mort et la vie, tout tourne autour de l’amour.

Les deux principales questions posées par « l’être de lumière » aux gens qui vivent une NDE [EMI] : “comment as-tu aimé ? » et « Qu’as-tu fait pour les autres ? ». On ne leur demande pas « Combien tu as gagné ? », ou « Est-ce que tu avais une grosse voiture ? » ! Gardez les deux premières questions au centre de votre vie.” (1)

 

  1. Dr Olivier Chambon & William Belvie, Expériences extraordinaires autour de la mort, réflexion d’un psychiatre sur la science de l’au-delà, Guy Trédaniel éditeur, p.128-131 et pp 178-180

 

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