Les enfants ayant développé des capacités extra-sensorielles (quelle qu’elles soient) ont souvent des points communs. Voici quelques pistes pour mieux saisir comment ils se sentent. Dans tous les cas, ils leur est compliqué de s’intégrer à une société qui a établi un grand nombre de normes qui ne correspondent pas à leur vécu :
- Dans certains cas, l’enfant peut se sentir submergé par la force de ce qu’il vit au niveau paranormal. Il peut se sentir perdu, tout simplement parce qu’il ne comprend pas du tout ce qu’il vit.
- L’enfant sait qu’il a raison. On peut lui dire que tout ce qu’il vit est le fruit de son imagination, il sait faire la différence entre les histoires qu’il s’invente et ce qu’il ressent de tous ses organes sensoriels.
- Dans un premier temps, l’enfant pense généralement que tout le monde a les mêmes facultés que lui. C’est quelque chose d’aussi naturel à ses yeux que ses autres sens. Il comprend seulement après coup, lorsque ses camarades se moquent de lui ou que sa famille le réprimande, que ses sens sont différents de ceux de son entourage. Il va alors se taire pour ne pas apparaître comme bizarre. Il va dès lors lui être difficile de faire confiance à qui que ce soit. Il peut de ce fait se sentir isolé et perdu ou à l’inverse entrer en rébellion. Il peut aussi en ressentir un réel traumatisme.
- Il se sent bizarre et ne comprend souvent pas pourquoi il est différent des gens qui l’entourent. Il se sent incompris.
- C’est un enfant dénigré, rejeté, mis de côté par ses camarades : « Il/elle est bizarre », « le/la folle », « Sheïtan ! » « le sorcier/la sorcière ». S’il se sent en plus jugé et stigmatisé par ses parents à cause de ce qu’il ressent, il peut se renfermer sur lui-même et se réfugier dans son monde. En désespoir de cause, il peut se couper de ses perceptions pour être comme tout le monde et être à nouveau réintégré auprès de ses camarades et de sa famille. Mais il y a dès lors le risque que ses capacités paranormales ressortent brutalement plus tard et que celles-ci soient dès lors plus difficilement maîtrisables.
- L’enfant manque constamment de confiance et doute de tout, puisqu’il ne peut pas s’appuyer sur ce qu’il perçoit par ses sens. Il peut se demander perpétuellement « Est-ce que ce que je vois est réel ou pas ? Est-ce que je suis fou ? Est-ce que je suis folle ? ». Le manque de confiance peut s’exprimer par une timidité excessive (peur de toujours dire faux, souvent chez les filles) ou au contraire en faisant le clown (plus fréquemment chez les garçons).
- L’enfant est constamment obligé de faire attention à son attitude, à ce qu’il dit, etc. Il ne peut pas être lui-même.
- Il se sent décalé par rapport aux autres enfants et ados. Il a une compréhension du monde qui fait de lui un individu plus mature que son âge.
- Il souffre d’une solitude intense. Il regrette profondément de ne pas pouvoir parler ouvertement de ce qu’il vit et peut en être accablé. Il a viscéralement besoin de trouver d’autres personnes comme lui, mais c’est un désir quasi-impossible à réaliser, puisque les autres enfants qui ont des capacités extra-sensorielles n’osent pas en parler de peur d’être traités de fous !
- Il a un très fort besoin d’être pris au sérieux, d’être reconnu dans ce qu’il vit et de pouvoir le partager.
- L’enfant peut avoir très peur, non seulement à titre personnel, mais aussi pour ses camarades et ses proches. Il est dans la quasi-impossibilité de les mettre en garde lorsqu’il perçoit des choses pouvant les toucher (vision d’accidents, présence d’entités négatives, etc.) et il se retrouve totalement impuissant.
- L’enfant ressent souvent du désespoir, voire de la rage face à l’injustice qu’il peut ressentir quand on lui répète : « Arrête de raconter n’importe quoi ! ». Ces sentiments peuvent être également présents lorsqu’il constate que d’autres personnes ayant des capacités extra-sensorielles sont victimes de cette injustice.
- L’enfant peut ressentir un mal-être pouvant aller vers des extrême pathologiques (à la fois physiquement et mentalement). Le mal-être vient plus souvent de ne pas pouvoir parler de ce qui est vécu et en obtenir des réponses que du phénomène en lui-même. Le sentiment d’impuissance peut être tellement important qu’il peut mener au bord du suicide.
- L’enfant qui s’accroche malgré tout à ses capacités hors-normes sent viscéralement qu’elles sont très importantes. C’est « un trésor » et une part importante de son identité. Il peut ressentir un manque, comme s’il était amputé d’une partie de lui-même, lorsque la capacité extra-sensorielle disparaît. Il peut même avoir l’impression d’avoir perdu un sens comme la vue ou l’ouïe.
Alexandra Urfer Jungen
Voir aussi la page : “Comment aider l’enfant qui a des capacités extra-sensorielles“
Vous trouverez également dans les rubriques de l’onglet “les différents phénomènes paranormaux” des pistes pour aider les enfants selon leurs capacités particulières.