L’auto-envoûtement
« La victime se focalise sur un problème se refusant à admettre qu’il est conjoncturel, et développe une forme de paranoïa. Les événements les plus banals sont montés en épingle et n’importe quel obstacle est interprété comme une manifestation paranormale liée à un mauvais sort ; un accident de voiture, le décès d’un proche, la perte d’un emploi… La nuit, le moindre bruit prend des proportions incroyables. Persuadée d’être poursuivie par le démon, la victime développe des visions, comme celle d’une force noire derrière elle. Or, c’est son psychisme qui crée ces manifestations dans la matière. Elle est son propre sorcier !…
Ceux qui s’auto-envoûtent développent bien souvent des maladies que les médecins ne peuvent diagnostiquer. L’un déclenche des malaises apparemment cardiaques, alors que l’électrocardiogramme ne révèle rien d’anormal. L’autre est victime d’une grande fatigue alors que les analyses médicales sont bonnes. On rencontre exactement les mêmes symptômes que dans l’envoûtement, sauf qu’ils sont créés par la personne elle-même. C’est elle qui conduit sa propre entreprise de destruction. Évidemment, plus elle reste longtemps dans cet état, plus les symptômes s’intensifient et deviennent spectaculaires…
Pour libérer la victime, toujours avec l’imposition des mains, [le Père George de Saint Hirst] emploie des « prières de dégagement » appropriées ou un « Petit exorcisme », parce qu’il y a bien envoûtement, au même titre que n’importe quel autre. Instantanément, la victime retrouve la vie belle et ne rencontre plus d’obstacles. En revanche, il va lui falloir rester vigilante, car le processus est susceptible de se remettre en place chaque fois qu’elle développera de la négativité. Il suffit de deux ou trois petits événements de contrariété pour qu’elle réamorce le processus. »
L’exorciste Dom Gabriele Amorth parle aussi de ces personnes persuadées d’être victimes de possession au point de s’en rendre malades: “Certains ont la manie de la possession: vous pouvez être quasiment sûr qu’ils n’ont rien, mais pour leur esprit confus, le fait d’être exorcisé peut devenir la preuve flagrante de leur possession, et plus personne ne sera en mesure de leur arracher cette idée-là de la tête. Lorsque je ne connais pas encore très bien les sujets, je précise toujours que je donne une bénédiction, même si j’accomplis un exorcisme; très souvent, je donne simplement la bénédiction du Rituel aux malades” (1).
Le mauvais œil
« Le mauvais œil est déclenché par la force de la pensée, mue par la haine, la jalousie ou la colère d’un sujet sur un autre. Cette programmation ne passe pas par le rituel. Victimes de leur émotion, certaines personnes sont capables de changer d’ondes cérébrales et d’envoyer une programmation négative sur quelqu’un déclenchant accident, maladie, déchéance, divorce, incendie… Il s’agit donc d’un acte direct et spontané sous forme d’attaque foudroyante et puissante, comme un coup de fusil. Les effets sont immédiats si la victime est contrariée, fatiguée ou stressée… Une fois lancée, cette programmation peut durer dans le temps. C’est un engrenage dont il est difficile de se départir sans avoir recours à un exorciste… Évidemment, si la personne est en harmonie, le mauvais œil n’a aucun impact.
Fort heureusement, cette attaque est très facile à déjouer pour un exorciste avec une « prière de dégagement ». En quinze minutes, la victime peut être libérée. »
Tiré de l’ouvrage : Père Georges de Saint Hirst, L’exorcisme, guérison des maladies de l’âme, entretiens avec Julie Klotz, Guy Trédaniel éditeur, 2018, pp 80-82
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Dom Gabriele Amorth, un exorciste raconte, Editions F.X Guibert, 1992, p.99