» Quand la Science pose l’existence d’un vide quantique, d’un champ conservant et transmettant l’information, elle rejoint les textes sacrés de la philosophie orientale insistant sur la « vacuité » de notre réalité fondamentale. Ces mêmes traditions insistent sur l’unicité du tissu du Réel, en résonance avec les principes de non-séparabilité et de non-localité de la mécanique quantique. Finalement, les textes mystiques enseignent l’existence d’un champ akashique, cette mémoire constante et éternelle de l’Univers qui fait écho, à nouveau, à cet univers d’informations baignant dans le vide quantique. »
Le Soi vu par l’Orient
» Plus précisément, la spiritualité bouddhiste décrit différents niveaux de conscience qui peuvent se rapporter à l’ego ou au moi ainsi qu’au niveau dit de « pure conscience », débarrassée de toute impureté et de toute dualité, permettant l’« Eveil ».
Quant à la spiritualité hindoue, elle désigne l’existence d’un Soi individuel (âtman) et celle d’un Soi universel et absolu (brahman). L’âtman est l’équivalent de l’âme dans la tradition occidentale, ce principe divin qui réside en chacun de nous. Le brahman, lui, correspond à l’âme universelle, la base divine de toute existence. Dans les textes, l’âtman est généralement définie par ce qu’elle n’est pas. Ainsi, un texte philosophique hindou précise que « l’âtman, que l’on ne peut désigner que par ni ceci, ni cela, est insaisissable, parce qu’on ne peut pas le saisir ; indestructible parce qu’on ne peut pas le détruire ; il est intenable parce que rien ne tient à lui ; il n’est pas lié, il est inébranlable, rien ne peut lui nuire.«
Ce que disent les livres du Veda
» Les quatre grands livres du Veda, qui regroupent prières, poèmes, instructions rituelles et incantations dans une quête spirituelle extrêmement riche, instruisent que l’âtman est le « souffle vital », se situant au-delà des sens et du mental. Parce que lui seul est permanent, l’âtman est l’essence profonde de l’individu, sa part immortelle et divine qui le rattache à l’universel.
Les Vedas insistent sur le fait que seule l’expérience personnelle permet d’accéder au divin. Si la réalisation ne peut provenir de l’extérieur (au travers de théories ou d’enseignement), la révélation ne peut être qu’intérieure, via une quête au fond de soi-même, en se reconnectant à sa part divine. C’est uniquement en décelant la présence du divin au plus profond de son être, en partant à la rencontre de son Soi, que les plus hautes sphères de la spiritualité sont atteintes. L’un des textes sacrés énonce : « le Créateur (svayambhû) a percé les ouvertures du corps de manière qu’elles aillent vers le dehors en des directions diverses ; c’est pourquoi l’homme perçoit le monde extérieur et non le Soi interne (antar-âtman). Mais l’homme sage, désireux d’atteindre l’immortalité, tournant ses yeux vers le dedans et l’arrière (pratyak), aperçoit le « Soi ». »
L’approche taoïste
» Au cœur de la pensée chinoise du taoïsme, on retrouve l’idée de « pure conscience » de soi, animée par la pratique de la connaissance intuitive (le chih) qui suscite l’appréhension immédiate, directe du Réel. Le chih évacue les méthodes analytiques ou déductives et fusionne le sujet sur l’objet, dans un élan d’interpénétration et de non-séparabilité. Il permet la prise de conscience de la nature profonde de la réalité, par-delà toutes ses apparences, ses jugements et ses formes de langage. Pour le Tao, la vraie connaissance est intuitive avant d’être rationnelle.«
Extraits tirés de l’ouvrage : Fabrice Bonvin, La Science de l’Intuition, Guide pratique de vision à distance, JMG éditions, 2018, pp 103-104 et 109-111