La télépathie pour pallier les difficultés de langages
La télépathie semble être fréquemment utilisée par les enfants souffrant d’un handicap mental. Cette capacité serait une sorte de béquille pour pallier les difficultés de langage.
L’enfant handicapé va tout d’abord utiliser sa mère, puis certains soignants comme médiums dans sa communication télépathique. Un récit très révélateur est celui donné par Sir Rudolph Peters, professeur de biochimie à Oxford. Il a été un jour appelé par un de ses amis ophtalmologiste exerçant à Cambridge. Ce dernier devait tester la vue d’un jeune enfant souffrant d’un important handicap mental. L’ophtalmologue était désemparé puisque l’enfant semblait voir lorsque sa mère était présente et il se demandait si l’enfant n’interprétait pas certains gestes inconscients de sa maman pour répondre correctement. Une expérience fut menée durant laquelle un paravent séparait la mère et l’enfant. Malgré tout, l’enfant réussit à lire les lettres dans une majorité des cas. Puis on poursuivit en installant la mère et l’enfant à sept kilomètres de distance dans deux laboratoires différents. L’enfant devait deviner quelle lettre ou quel chiffre observait sa mère. Les résultats furent époustouflants : l’enfant obtint un score de 32% de réussite, alors que le hasard prédit 4% lorsqu’il s’agit de deviner des lettres. L’hypothèse finale était qu’il existait un lien télépathique fort entre la mère et l’enfant et que celui-ci facilitait leur communication mutuelle au quotidien. (1)
Expérience avec des cartes Zener
D’autres tests avec des enfants handicapés ont confirmé cette capacité particulière, comme on peut notamment le voir dans l’étude de la psychologue scolaire Eloise Shield (2). Alors qu’elle exerçait en 1976 dans une école pour enfants retardés mentaux, elle décida d’utiliser des cartes Zener. Dans ce cas, les images à deviner étaient celles d’animaux pour les rendre accessibles à des enfants lourdement handicapés mentalement. L’expérience fut menée dans une ambiance aussi ludique et positive que possible. « Les résultats furent excellents, avec une moyenne très significative de 7,17 cartes devinées au lieu de 5 prévues par le hasard, peu importe l’âge, le QI ou le diagnostic médical. Les expérimentateurs craignaient que les enfants répètent toujours les mêmes noms d’animaux et que cette rigidité nuise à leurs scores, mais ils jouèrent le jeu sans problème. L’adhésion était telle qu’une fille qui obtint 23 réussites sur 25 possibles sentit même l’ennui venir chez sa complice télépathe et lui dit : « Pensée fermée »… » (3)
La communication facilitée
Une technique a d’ailleurs été développée sur cette base. Il s’agit de la communication facilitée ou psychophanie qui s’adresse aux autistes et aux infirmes moteur-cérébraux qui ne peuvent pas s’exprimer par la parole. Un « facilitant » soutient le bras de la personne « facilitée » au-dessus d’un clavier d’ordinateur et accompagne son mouvement pour l’aider à communiquer. Si beaucoup crient à l’illusion pour ne pas dire à l’escroquerie, l’efficacité de la méthode parle en sa faveur et de plus en plus de thérapeutes l’adoptent aujourd’hui. D’ailleurs, l’observation des électroencéphalogrammes lors de communication facilitée montre qu’il y a bien une connexion au niveau des aires cérébrales du langage. Le « facilité » (la personne avec un handicap) fait surtout fonctionner son cerveau droit, alors que le « facilitant » fait surtout fonctionner son cerveau gauche. Les deux cerveaux semblent au final entrer en résonance pour permettre la communication.
Alexandra Urfer Jungen
1) Recodron E.G., Straton F.J.M, Peters R. « Some trials in case of alleged telepathy », Journal of the Society for Psychical Research, 44, 1974, 390-399
2) Shields, E., « Severely mentally retarded children’s psi ability » [Summary], in J.D. Morris, W.G. Roll & R.L. Morris (Eds.), Research in Parapsychology 1975, (pp. 135-139), Metuchen, NJ. Scarecrow Press, 1976
3) Joachim Soulières, Les enfants et le paranormal, Dervy, p.92
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