Séance type de médiumnité en laboratoire

 

 

Le professeur de psychiatrie et de psychologie à l’Université de Yale Gary Schwartz et sa partenaire Linda Russek, titulaire d’un doctorat en psychologie, ont mené des recherches sur la médiumnité dans un cadre scientifique. Voilà comment ils ont procédé.

 

« Les personnes qui connaissent les techniques de magie mentale les détectent facilement et les séances menées dans notre laboratoire n’ont rien à voir avec cela. La prestation des médiums n’a pas été parfaite, mais ils ont obtenu un pourcentage très élevé d’informations correctes. De plus, l’essentiel des informations recueillies étaient très spécifiques…

Le médium n’avait en aucun cas pu obtenir de renseignements sur la participante, tels que son nom, son sexe, sa tranche d’âge, son origine sociale, son adresse ou tout autre détail. La participante a pris place dans un siège situé derrière le médium, qui, par conséquent, ne pouvait pas s’aider de son apparence ni de ses réactions. Pour corser le tout, nous avions demandé à la participante de ne donner aucune réponse et de n’émettre aucun son au cours de la première partie de la séance. Les professionnels de la magie mentale nous affirment qu’ils sont incapables de mener à bien une séance dans de telles conditions.

Après avoir rapidement expliqué à la participante sa manière de procéder, le médium a commencé en disant : « La première chose qui m’apparaît est un personnage masculin qui est au-dessus de vous, je pense qu’il est un peu comme un père… On me montre le mois de mai…Ils me disent de parler du grand H…. euh, de la relation avec le H. J’ai l’impression que c’est un H associé à un son N. Donc, ils parlent de Henna, Henry, en tout cas, il y a un lien entre un H. et un N. »

Le médium avait-il pu simplement deviner ? Ces éléments sont-ils suffisamment vagues pour s’appliquer à la plupart des participants ? Pourraient-ils s’appliquer à quelqu’un que vous connaissez ? La participante a immédiatement reconnu que le « grand H » désignait l’homme de sa famille, un homme très respecté de ses confrères et que l’on surnommait affectueusement le « gentil géant ». H.N. : il s’appelait Henry : sa mère s’appelait Henrietta. Il était mort au mois de mai. La probabilité d’obtenir cette série de bonnes affirmations par hasard est de l’ordre de un sur un million.

Aucun autre membre de la famille de la participante ne correspondait à ces éléments d’information (père, grand H, Henry, mois de mai), à l’exception de son défunt mari, Henry.

Par ailleurs, le médium a évoqué le lien entre cet homme, la littérature et l’enseignement. « Le symbole de l’enseignement et des livres est très présents… Les livres apparaissent lorsque des documents ont pu être publiés. » L’époux décédé de la participante avait été un scientifique de renom et avait publié plus de 200 articles et sept livres. En outre, il avait été un grand enseignant. Pas d’erreur !

Lorsque le médium a été autorisé à poser des questions auxquelles la participante ne devait répondre que par oui ou par non, le rythme s’est accéléré. « Un lien dans un autre État du pays… Ils parlent des Gémeaux ou du symbole des jumeaux, alors sachez que lorsque ce signe m’apparaît, c’est qu’ils veulent me parler de jumeaux dans la famille, ou d’une personne qui est du signe des gémeaux… La fille de la participante vit dans un autre Etat, a des jumeaux et elle est du signe des Gémeaux.

« Etes-vous une jumelle ?

Non »

Erreur flagrante.

« Ils me disent d’évoquer le grand S. C’est aussi en relation avec Henry ou le H. Un grand S apparaît…Ils me font comprendre qu’il est important que je mentionne cela… » La fille du couple – la mère des jumeaux- s’appelle Shelley.

« Ils me montrent des objets que l’on trouve dans un laboratoire, donc soit il s’agit de quelqu’un qui travaille dans le domaine de la santé, soit cette personne exerce une profession en relation avec un laboratoire : en tout cas, le laboratoire est présent. » Shelley a obtenu un doctorat de biologie moléculaire et de psychopharmacologie et dirige un laboratoire à la faculté de médecine de l’université de Boston. Encore des bonnes réponses !

« Le H m’invite à vous taquiner, concernant une journée à la plage, une anecdote drôle qui a lieu à la plage… Cela remonte à loin, ce n’est pas récent, mais j’ai l’impression que c’est drôle et que je me dois de vous le rappeler… J’ai le sentiment que vous avez des images ou que vous avez évoqué ces souvenirs… Il y a un lien. » La participante, chanteuse professionnelle, avait été une jeune femme ravissante, mais n’aimait pas ses jambes et en était fort complexée. Au début de leur relation amoureuse, elle était allée à la plage en compagnie du jeune médecin qui allait devenir son époux, mais n’avait pas voulu retirer l’étoffe qui recouvrait ses jambes de peur de les montrer. Il s’était demandé si elle avait de vilaines cicatrices ou si elle avait été victime d’une affection qui l’avait marquée. Lorsqu’elle avait finalement surmonté sa peur, il lui avait dit : « Tes jambes sont magnifiques » ». La fille de la participante avait souvent entendu cette histoire durant son enfance.

« Et savoure le thé » … Je ne sais pas du tout ce qu’il veut dire par là, « Savoure le thé ». C’est que… comme si je buvais un thé, mais « savoure-le ». Comme « le boire » … Je n’ai aucune idée de ce à quoi il fait référence, mais j’ai l’impression qu’il s’0agit d’une blague que vous seule pouvez comprendre : « Savoure le thé.» La participante n’avait jamais aimé le thé lorsque son mari était en vie, mais avait pris l’habitude d’en boire régulièrement depuis sa mort.

Sur les déclarations du médium, combien pourraient s’appliquer à votre vécu ? Sur l’ensemble de la séance, la participante a jugé qu’environ 70% des renseignements fournis étaient exacts.

Certaines personnes continuent de penser que tout ce que nous avons vu lors de nos expériences de laboratoire est un tour de magie mentale que n’importe quel mentaliste professionnel est capable de reproduire. En réalité, les professionnels de la manipulation deviennent blêmes lorsque nous les défions de nous fournir des informations si précises et particulières lors d’une séance avec un participant dont ils ignorent tout. Par ailleurs, les sceptiques qui affirment que les médiums arrivent à nous duper n’ont pas été capables de faire ressortir de notre protocole expérimental la moindre faille susceptible d’expliquer les résultats obtenus.

Les médiums ont fourni des informations parfois effrayantes, douloureuses, choquantes et, dans certains cas, inconnues du participant même, mais par la suite confirmées. A d’autres moments, les renseignements communiqués étaient tout simplement hilarants, comme lorsqu’un médium a dit de la grand-mère d’une participante : « Elle est vraiment culottée : elle portait sans doute un dentier, parce qu’elle n’arrête pas de retirer ses dents et de les remettre. Elle n’est pas censée faire ça devant tout le monde. » La participante a été stupéfaite, car la description correspondait parfaitement à la personne en question. Les expérimentateurs ont eux aussi été stupéfaits, car cela n’a vraiment rien à voir avec les informations qu’un mentaliste, c’est-à-dire un faux médium qui fait de simples suppositions, est capable de fournir. Plus nous réalisions d’expériences, plus nous obtenions des déclarations aussi remarquables que celle-là.

Cela signifie-t-il pour autant que les médiums reçoivent réellement les informations des morts ? Cela semble improbables et va à l’encontre des idées scientifiques communément admises. Cependant, nous avons été incapables de trouver d’autres explications convaincantes à l’ensemble des résultats. Les médiums ont obtenu jusqu’à 90% d’affirmations exactes lors des nombreuses séances.

 

Comment se fait l’évaluation des données ?

Sur la base des enregistrements de la séance faite avec le médium, chaque élément qu’il a donné est soigneusement inscrit dans une liste très détaillée. Les affirmation du médium sont classées en six catégories: “Initiales” [d’un nom de lieu ou de personne], “Noms”, “Faits, “Descriptions”, “Personnalité” et “Opinion”. Chaque renseignement est ensuite noté par le participant ou la participante pour voir si les informations collectées correspondent bien à son proche décédé. Chaque assertion est notée entre -3 (renseignement totalement inexact) et +3 (information entièrement correcte). En cas d’hésitation, il est demandé de donner la notre la plus basse.

Les participants notent également les séances des autres sujets pour vérifier à quel point les dires des médiums sont universels. En d’autres termes: est-ce que le pourcentage d’affirmations correctes est supérieur pour leur propre séance ou est-il pareil quelle que soit la séance donnée à qui que ce soit par le médium. Gary Schwartz a calculé que “lorsque les participants ont évalué les séances des autres, elles ont attribué en moyenne moitié moins de +3 par séance (six contre 12). En d’autres termes, comme nous nous y attendions, les pourcentages d’affirmations correctes se sont avérés beaucoup plus élevés que lorsque les participants ont évalué leurs propres séances, ce qui laisse à penser que les résultats des médiums n’ont pas été obtenus grâce à de simples suppositions“.

A relever que des assertions notées comme totalement fausses durant la séance d’un participant étaient en fait entièrement exactes pour un autre. Certaines séances ont en effet été court-circuitées par la visite inopinée d’autres défunts qui sont venus donner leur message à d’autres personnes présentes dans la pièce. Dans ce cas, le médium indiquait généralement qu’il ne s’adressait plus à la participante. On peut donc indiquer que les pourcentages obtenus durant l’étude étaient en fait bien plus élevés que notifiés.

 

Tiré de l’ouvrage de : Pr Gary Schwartz, William Simon, Extraordinaires contacts avec l’au-delà, les découvertes scientifiques irréfutables sur la vie après la mort, Guy Trédaniel éditeur, 2017, pp25-29 et 228 -232