Les mêmes vécus que les adultes
« Une étude de 2020 publiée dans le « Journal of Palliative Medecine » par les Drs Levy, Grant et Kerr (1) montre que les enfants et les adolescents peuvent vivre ces mêmes expériences [de fin de vie que les adultes]. Les enfants ont souvent un rapport plus serein à la mort, dans la mesure évidemment où la douleur physique reste sous contrôle. Même si leur manière d’aborder l’EFV peut sensiblement différer, l’enfant perçoit la même chose que l’adulte : la présence de proches décédés, une sensation de quiétude. Avoir pu accompagner leur enfant dans cette fin de vie apaisée est bénéfique pour la façon dont les parents vont vivre leur deuil. » (3)
Témoignages d’EFV enfantines
» Le Dr Geni Bennetts, cheffe de service de l’unité d’hématologie et oncologie de l’hôpital pour enfants de l’Orange County aux Etats-Unis affirme : « En tant que pédiatre, je peux parfaitement faire la différence entre les hallucinations provoquées par les traitements médicamenteux et le contenu des récits d’enfants en fin de vie : ceux-ci sont tout à fait lucides. » (2) Elle rapporte plusieurs cas :
« Danny, un petit garçon de 7 ans, souffrait d’un cancer en phase terminale. Un après-midi, le petit garçon se réveille et trouve sa mère en pleurs à son chevet. « Ne pleure pas », lui dit-il. Ne vois-tu pas mon ange ? Il est là, à côté de la fenêtre, il me dit qu’il va bientôt m’emmener pour rejoindre Timmy. » Timmy était un ami de Danny décédé récemment. Le petit Danny est mort dans la nuit. »…
« Jonathan, 8 ans, souffrait d’une tumeur cérébrale. Son état était stable et, selon moi, il avait quelques mois à vivre. Pourtant, une nuit, à deux heures du matin, il a demandé à voir ses parents et son frère. Quand ils sont arrivés à l’hôpital, il leur a dit au revoir, car, disait-il, il allait bientôt mourir mais que tout allait bien. Puis il s’est endormi et ne s’est jamais réveillé… Je n’aurais jamais pensé qu’il pouvait mourir si vite. » (3)
Prescience de la mort
» Certains enfants, dit le Dr Bennetts, semblent savoir quand ils vont mourir, même s’ils n’ont que 2 ou 3 ans. « S’ils ne souffrent pas, confie-t-elle, ils n’ont pas peur. » Elle se souvient d’un petit garçon de 3 ans qui s’est soudain redressé sur son lit en disant : « Bon. Je vais mourir » et qui est décédé deux heures plus tard.
Le Dr Diane Komp, oncologue depuis vingt-cinq ans et professeure de pédiatrie à l’université de Yale, a recueilli un nombre considérable de témoignages de parents relatant la fin de vie sereine de leur enfant suite à une EFV. « La dimension de paix qui imprègne ces expériences de fin de vie, confie le Dr Komp, est ce qui a le plus d’impact sur moi. » (3) «
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Levy K., Grant P.C. et Kerr C., « End-of-life Dreams and Visions in terminal Children/Adolescents. A case Study”, J Pall Med., 2020, 23(11), 1549-1552
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“The Visions of Dying Children seem to bring God alive”, Los Angeles Times, avril 1990
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Dr Christophe Fauré, Cette vie… et au-delà. Enquête sur la continuité de la conscience après la mort, Albin Michel, 2022, pp 97-100