Le Galileo Commission Report du Scientific and Medical Network (SMN) : vision de la conscience

 

 » Basé en Angleterre, le SMN (1) est un réseau international de scientifiques, médecins, psychologues, philosophes, ingénieurs, etc. qui, depuis cinquante ans, œuvrent à une intégration de la dimension spirituelle dans la démarche scientifique.

Leur vision de la conscience est exposée dans un document produit par la Galileo Commission : le Galileo Report, publié en 2019. Sur la base des travaux de quatre-vingt-dix consultants représentant trente universités internationales, le Dr Harald Walach a rédigé ce rapport intitulé « Beyond a Materialist Worldview. Toward an Expanded Science ».  Largement reconnu et loué par de nombreuses instances scientifiques, ce document téléchargeable sur internet explique en détail la démarche scientifique contemporaine, remet en question les postulats actuels de la science matérialiste et propose de nouveaux modèles de pensée où la conscience occupe une place prépondérante. En voici les points essentiels :

1. Aucune activité intellectuelle humaine, y compris la science, ne peut échapper au fait qu’elle doit émettre des hypothèses qui ne peuvent être prouvées par sa propre méthodologie (c’est-à-dire par des présupposés absolus)

2. Les hypothèses sous-jacentes – ou le modèle mondial – qui prédominent dans la majorité [de la communauté scientifique moderne] sont étroitement naturalistes en métaphysique, matérialistes en ontologie et réductionnistes-empiriques en ce qui concerne la méthodologie.

3. Cela aboutit à la croyance que la conscience n’est rien d’autre que la conséquence d’un arrangement complexe de la matière ou un phénomène émergeant de l’activité cérébrale.

4. Cette croyance n’est ni prouvée ni justifiée.

5. En fait, il existe des phénomènes empiriques bien documentés qui contredisent cette croyance :

  • Les témoignages d’expériences de mort imminente (EMI) avec intuitions, perceptions, cognitions et émotions complexes, lors d’une absence avérée de l’activité cérébrale ;
  • Les témoignages de perception non locale qui ont été confirmés de manière indépendante au cours de ces états de mort imminente avec [absence d’activité cérébrale]
  • La vaste base de données de la recherche sur la parapsychologie et la cognition anormale [montrant], dans une série de méta-analyses, que de telles perceptions non locales sont effectivement possibles ;
  • La grande base de données de témoignages d’enfants qui se souviennent de vies antérieures, dont certains portent les traces dans leur corps

6. Un nombre croissant de scientifiques ouverts d’esprit étudient déjà [ce champ de phénomènes] à l’aide de méthodes scientifiques existantes et parviennent à des conclusions empiriques qui remettent en question l’opinion de la majorité.

7. Ils soutiennent donc que nous avons besoin d’un modèle de conscience non réducteur qui accorde à la conscience son propre statut ontologique.

8. Un modèle de consensus minimum est un modèle dans lequel la matière et l’esprit , la conscience et son substrat physique, constituent deux aspects de la réalité qui sont des perspectives irréductibles et simultanées d’une réalité sous-jacente à laquelle nous n’avons autrement pas d’accès direct.

9. Si cela est accepté, nous voyons immédiatement que la conscience peut avoir son propre accès direct à la réalité, non seulement à travers la perception sensorielle – comme dans l’empirisme classique – mais également à travers la perception intérieure ou l’introspection radicale.

10. En conséquence, il peut exister une voie d’accès différente – et également valable – à la réalité à travers la conscience, en plus de la voie d’accès classique proposée par la science

11. Cela peut inclure un accès direct, sous certaines conditions à des structures de réalité plus profondes, et donc fournir des connaissances importantes sur l’éthique, le sens et les valeurs.

12. En effet, les connaissances tirées des EMI et d’autres expériences de transformation suggèrent que nous sommes tous intégrés dans un champ de conscience plus vaste, avec des implications profondes pour l’éthique dans un monde interconnecté.

13. L’intégration d’une vision élargie de la conscience dans la science fournira également une nouvelle méthodologie qui devra être développée : la méthodologie de l’introspection radicale ou de l’expérience intérieure.

14. Compte tenu du fait que les autorités dominantes transmettent souvent sans discernement aux jeunes scientifiques une vision du monde étroitement matérialiste comme explication adéquate de la réalité et condition préalable au succès d’une carrière scientifique, nous demandons que ce sujet soit ouvertement exploré, et nous encourageons la communauté scientifique à adopter une attitude plus critique vis-à-vis des présupposés absolus sur lesquels reposent ses activités et à envisager d’en étendre la portée » (2)

Ce rapport insiste sur le fait que « la science post-matérialiste ne rejette pas les observations empiriques ni les progrès réalisés jusqu’à présent. Elle cherche au contraire à élargir le champ de la science pour mieux comprendre les merveilles de la nature et, ce faisant, redécouvrir l’importance de l’esprit et de la pensée au cœur du tissu de l’univers. Le passage de la science matérialiste à la science post-matérialiste peut être d’une importance vitale pour la civilisation humaine. «  (3)

 

1. « Le SMN a été fondé en 1973 par George Blaker, avec l’aide du Dr Patrick Shakleton, de Sir Kelvin Spencer et du Dr Peter Leggett (vice-chancelier de la Surrey University) dans le but de réconcilier les recherches et les modèles scientifiques de la réalité avec la dimension spirituelle de la vie, et ainsi d’ouvrir le dialogue entre les scientifiques et les aspirations spirituelles de tous les temps (présentation du SMN)
2. « Résumé de l’argument (en français), Galileo Commission Report, https://galileocommission.org/
3. Tiré de l’ouvrage : Dr Christophe Fauré, Cette vie… et au-delà. Enquête sur la continuité de la conscience après la mort, Albin Michel, 2022, pp 230-234