Le Secret

 

Les faiseurs de Secret

Les “faiseurs de Secret” sont des hommes et des femmes qui ont la capacité de soigner, généralement à distance par téléphone, certaines pathologies précises. Le Secret prend le plus souvent la forme d’une prière que peut dire la personne en faveur d’un blessé ou d’un malade. Parfois, les mots murmurés sont accompagnés de certains gestes. Il suffit aux faiseurs de Secret de connaître le prénom de la personne touchée et, éventuellement, quelles zones du corps sont atteintes pour pouvoir agir.

Les faiseurs de Secret ont leurs spécialités, certains faisant disparaître verrues et eczéma, d’autres stoppant les hémorragies ou diminuant les conséquences d’électrocutions et de brûlures.

Ce savoir se transmet habituellement à l’âge adulte, le plus souvent au sein de la famille ou par filiation de cœur. Pour hériter de cette capacité, il faut avant tout vouloir profondément aider les gens. Certains ajoutent qu’il importe également d’avoir la foi : le Secret est une prière !

 

Le cas des barreurs de feu

J’ai pu constater l’incroyable efficacité d’une barreuse de feu suite à un accident qui aurait pu laisser de lourdes cicatrices sans son intervention. Ma fille, encore jeune enfant, a en effet été gravement brûlée après avoir reçu un litre de crème à la vanille bouillante sur les cuisses. Nous avions alors la chance d’avoir le nom d’une femme qui avait reçu le Secret dans notre carnet d’adresses. Grâce à elle, nous avons évité le pire. Les brûlures ont littéralement diminué à vue d’œil après mon coup de fil et, aujourd’hui, ma fille ne garde quasiment aucune trace de cet accident.

On a ainsi pu prouver que les barreurs de feu atténuaient la douleur de la brûlure, diminuaient les plaies et facilitaient la cicatrisation. Pas étonnant que de nombreux hôpitaux aient discrètement inscrit leur nom dans leurs locaux !

C’est ce que révèle la doctoresse Danielle Tavernier, responsable du service des urgences dans un hôpital du Léman: « Je peux veux dire qu’on voit tout de suite la différence entre une personne qui s’est faite barrer le feu ou non ! concède-t-elle. Hasard, effet placebo, aujourd’hui, le Dr Tavernier n’y croit plus. « Le résultat est particulièrement spectaculaire chez les enfants. Sans les prévenir qu’on appelle un barreur de feu, ils s’arrêtent de pleurer presque instantanément. Un antalgique met quinze à vingt minutes pour agir, et une seconde dose est parfois nécessaire. Avec le barreur de feu, ça prend trente secondes ! De plus, une brûlure traitée avec l’aide d’un barreur de feu évolue nettement mieux. Au lieu qu’un phlyctène apparaisse, la peau sèche et met trois fois moins de temps à cicatriser, assure le Dr Tavernier. Cela va totalement à l’encontre de ce qu’on a appris à l’Ecole de médecine, mais il faut bien admettre qu’il se passe quelque chose ! Il faut le voir pour le croire. Je ne l’explique pas, je l’accepte dans l’intérêt des patients. D’ailleurs en Haute-Savoie, tous les hôpitaux font appel à des barreurs de feu qui interviennent gracieusement, spontanément, pour des brûlures suite à un accident ou pour atténuer les effets secondaires de la radiothérapie. » (1)

 

“Barré” à son insu

Un élément prouvant qu’on n’a pas affaire à un effet placebo dans le cas des faiseurs de Secret est le fait que les soins sont efficaces sans que la victime sache qu’on a fait appel à un tel service.

« Eric est électricien à Avoriaz. En 1987, lors d’une intervention sur une installation électrique, un court-circuit provoque une explosion. Eric, ne portant pas l’équipement adéquat, prend immédiatement feu. Son collègue s’empare d’un extincteur pour éteindre les flammes, puis l’emmène sans attendre chez le médecin le plus proche. Sur la table d’auscultation, l’électricien s’évanouit. Il est transporté d’urgence à l’hôpital de Thonon, grièvement brûlé au visage, au cou, sur tout le torse, l’avant-bras gauche et tout le bras droit jusqu’à l’épaule. Ses proches sont tout de suite alertés. Une amie décide, sans lui en parler, d’appeler René Blanc [qui a le Secret]. ” Elle savait que je n’y croyais pas, raconte Eric, et que je m’y serais opposé. Pour moi, c’étaient des sornettes de sorciers.”  Par téléphone, le barreur de feu intervient sur Eric, à son insu, et sans même avoir eu le moindre contact avec lui. L’électricien s’étonne de ne pas souffrir malgré l’étendue et la gravité des brûlures. Il passe même une bonne nuit : le surlendemain, son amie lui avoue qu’il a bénéficié du « secret », mais il n’y voit qu’un « heureux hasard ».

Sur son avant-bras apparaissent quelques jours plus tard d’inquiétantes plaques sombres. Eric frôle l’amputation. Il est transféré dans un service spécialisé à Lyon pour subir une greffe de peau. Pendant ses deux mois et demi d’hospitalisation, René Blanc, chaque semaine, intervient consciencieusement pour l’aider à mieux cicatriser. « Je n’avais aucune douleur, ce qui étonnait tout le monde. J’ai finalement dû me rendre à l’évidence et admettre l’effet antalgique du « secret » mais j’étais éberlué ! » A la sortie de l’hôpital, Eric, comme de nombreux grands brûlés, doit effectuer une cure thermale pour aider à la cicatrisation. « Quand le médecin m’a vu, il m’a tout de suite demandé : « On ne vous aurais pas « coupé » le feu ? » Puis, il a ajouté : « ça ne sert à rien de revenir, on n’arrivera pas à faire mieux ! » Et il avait raison. Je n’ai pas la moindre cicatrice. Pas même sur le visage, alors que les médecins de l’hôpital m’avaient laissé entendre que j’allais rester très marqué. »

Comment les barreurs de feu sont-ils capables de soigner des patients qu’ils ne connaissent pas, qu’ils n’ont jamais vus et qui ne savent pas qu’on intervient sur eux ? » (2)

 

Alexandra Urfer Jungen

 

1. Audrey Mouge, Le mystère des guérisseurs, Editions de la Martinière, 2013, pp 118-119

2. Audrey Mouge, Le mystère des guérisseurs, Editions de la Martinière, 2013, pp 63-64

 

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