Cerveau et conscience : un modèle d’explication

 

La conscience comme réduction du paquet d’ondes

Il existe deux aspects complémentaires de notre conscience : un « réduit », qui est l’aspect « particule » à l’intérieur du cerveau, et l’autre « élargie » : l’aspect « onde », hors du cerveau. La conscience ordinaire résulterait d’une sorte de « réduction du paquet d’ondes », terme de physique quantique selon lequel, après une mesure, un système physique voit son état entièrement réduit à celui qui a été mesuré, parmi tout un ensemble d’autres états probables : comme si l’observation, la conscience de l’observateur, sélectionnait parmi un ensemble d’états probables « en suspension », l’un d’entre eux, et le fixait dans un état stable.” (4)

 

Mécanique quantique et cerveau

Pour Eccles, l’action volontaire agit au niveau des quanta en changeant seulement les probabilités, le tout sans dépense d’énergie. Dans une optique « néo-dualiste », John Eccles (prix Nobel de neurosciences) et le physicien quantique Friedrich Bech, ont fait l’hypothèse d’un processus utilisant la mécanique quantique sur la façon dont la conscience peut agir sur le cerveau, sans violer la loi de conservation de l’énergie, en expliquant que l’intention mentale peut agir sur le cerveau en augmentant la probabilité de libération de neurotransmetteurs (1) dans les synapses (2). Toujours selon Eccles, la conscience pourrait intervenir sous forme d’une subtile modification de la probabilité d’émission d’un neurotransmetteur. Il propose d’expliquer une telle modification en se fondant sur la notion de « champ de probabilité » en physique quantique, qui ne véhicule ni matière ni énergie.” (4)

 

Notre conscience comme arbitre

Les travaux de Kornhüber et Libet montrent que la conscience est aux états neuronaux ce que l’arbitre est aux footballeurs. La plupart du temps, elle laisse faire, et il est vrai que la majorité de nos activités neuronales sont en effet involontaires et inconscientes… mais de temps en temps, quand elle le juge utile, la conscience intervient. Les réductionnistes ne voient que le ballon et les joueurs ; la présence de l’arbitre leur échappe purement et simplement. Elle est pourtant essentielle. Ces études montrent que c’est la conscience qui dirige le cerveau, c’est-à-dire que c’est elle qui choisit, c’est elle qui inhibe certaines actions automatiques produites par le cerveau ou qui les valide. Elle supervise le travail automatique du cerveau parce qu’évidemment elle ne travaille pas toujours en conscience… on est guidé par des habitudes, des savoir-faire, des règles, c’est ce qu’on appelle un travail procédural, bref tous ces savoir-faire encodés dans le cerveau… la conscience, elle, n’intervient dans ces automatismes que quand elle juge qu’il faut interrompre un programme ou au contraire en lancer un autre…

En gros, il y a une sous-traitance du travail habituel par le cerveau, ce qui nous évite de surveiller tout ce qu’on est en train de faire. La conscience n’intervient que pour rediriger si ça ne lui convient pas. Libet a abouti à la conclusion que la volonté consciente n’apparaît pas nécessairement comme l’origine de nos actes, mais principalement dans la capacité de les censurer ou de les assumer.” (4)

 

Les phénomènes péri-mortels en mode quantique

Pendant un phénomène péri-mortel, un accès est ouvert vers un état de conscience élargi dans lequel une réalité plus vaste, transcendant le temps, l’espace et la matière, englobe la réalité ordinaire, pratiquement tous les aspects de la conscience lors d’une NDE semblent être de nature quantique, notamment lors de la revue de vie où la conscience est interconnectée aux pensées et aux émotions des autres et où passé, présent et futur sont systématiquement en même temps. Les êtres aimés défunts, qui viennent systématiquement accueillir les expérienceurs des NDE, illustrent sûrement le principe d’ « intrication » (3) : des cœurs qui s’aiment restent éternellement intriqués. Au début d’une NDE, lorsque les sujets sortent de leur corps, ils s’aperçoivent qu’il suffit qu’ils pensent à une personne ou à un lieu et ils s’y trouvent immédiatement « télétransportés » : peut-on y voir l’équivalent de la « téléportation quantique », qui décrit ce qui arrive à un objet dont l’état quantique disparaît ici et réapparaît là-bas sans jamais exister entre ces deux positions ? ” (4)

 

  1. Les neurotransmetteurs sont des substances chimiques impliqués dans l’activité du cerveau.
  2. Les synapses correspondent aux jonctions entre les cellules nerveuses.
  3. « L’intrication » en physique quantique correspond au fait que deux objets quantiques (deux photons, deux électrons), loin de l’autre, continuent à réagir globalement : si on touche l’un des deux, l’autre va réagir instantanément ; il est à parier que deux cœurs qui s’aiment sont intriqués « quantiquement » pour l’éternité.
  4. Dr Olivier Chambon & William Belvie, Expériences extraordinaires autour de la mort, réflexion d’un psychiatre sur la science de l’au-delà, Guy Trédaniel éditeur, pp 168-170