Conseils aux nouveaux médiums

 

La journaliste et médium Patricia Darré répond à ceux qui souhaitent devenir à leur tour médium. Son analyse recoupe de près ce qu’a fait apparaître ma propre expérience familiale.

 

Pas donné à tout le monde

« Beaucoup de personnes que je rencontre et avec qui je parle aimeraient devenir elles-mêmes un canal avec cette autre dimension alors que cela ne fait pas forcément partie de leur chemin de vie. La plupart du temps, elles n’arrivent pas à se connecter à l’au-delà parce qu’elles y vont par simple curiosité ou parce qu’elles ont des idées préconçues de ce qu’elles vont y trouver. Mais cela ne se passe pas ainsi. On ne touche pas à l’au-delà par curiosité, on n’y va pas comme on va au cinéma ou comme on va faire ses courses au supermarché avec une liste précise de ce qu’on veut y trouver… Un intermédiaire se doit d’être neutre, il ne doit pas avoir d’attentes particulières, d’idées préétablies ou de souhaits spécifiques. Bien souvent la connexion se fait quand on ne l’attend pas, quand on est vide. Et quand on se focalise trop sur son envie de se connecter, cela ne marche pas et on bloque le processus. Or, cela peut nous tomber quand on n’y pense pas. On touche à l’au-delà uniquement quand on est appelé à le faire, quand on a un signe très fort que nous devons le faire. »

 

Avoir une grande rigueur

« Bien souvent [les personnes ayant des capacités extrasensorielles] sont désorientées car les captations sont plus immédiates, fugaces et rapides [que par le passé]. Cela donne un bouillonnement d’informations décousues où les gens se perdent : « J’ai vu une ombre passer, mais je ne sais pas ce que c’était…Une entité me parle, mais je ne sais pas qui elle est, ce qu’elle veut vraiment… » Tout cela est source de confusion. Il faut laisser venir l’information, approfondir les sensations nouvelles, prendre le temps d’y réfléchir, de ressentir, de se recentrer, sans essayer d’analyser et de comprendre la totalité tout de suite. Il faut laisser de la place en soi pour que l’information puisse surgir de manière intelligible, et cela demande du temps et ne peut se faire en quelques jours.  Cela fait vingt ans que je capte [dit Patricia Darré] et je n’ai jamais cessé d’affiner et d’améliorer ces ressentis. »

« Quand on est intermédiaire et que l’on capte le massage d’un esprit, il faut pouvoir répondre aux questions suivantes : qui est cette entité ? Pourquoi se manifeste-t-elle ? Quand a-t-elle vécu ? Où ? A quoi et à qui son message sert-il ?

Cette exigence est la seule façon d’avancer : Elle permet également à long terme de se prémunir de certains esprits malveillants ou farceurs qui vont vite se lasser en voyant qu’il est difficile de nous faire croire n’importe quoi, que l’on ne prend pas tout pour argent comptant, que l’on cherche à être précis, et ils finiront par partir et laisser la place aux esprits qui ont vraiment envie de travailler et d’avancer. »

 

Attention aux manipulateurs !

« Tout comme dans la vraie vie, nous pouvons tomber sur des esprits bienveillants, mais aussi sur d’autres très manipulateurs et négatifs… Je reçois souvent des témoignages de personnes qui se sont fait rouler dans la farine par des esprits en faisant de l’écriture automatique. L’esprit se fait passer par exemple pour un proche défunt pour gagner la confiance de la personne et au final arrive à la maintenir sous son emprise, influençant de manière négative ses pensées, son comportement, sa vie. Cela peut être la source de déséquilibres psychologiques importants car la personne n’arrive alors plus à se débarrasser de cette entité. Cela n’est ni plus ni moins ce qui peut arriver dans la vie de tous les jours avec des vivants, quand quelqu’un tombe sous l’emprise de quelqu’un d’autre… C’est pour éviter ces pièges qu’il faut être très exigent avec l’information que l’on reçoit. Si un esprit dit être votre grand-père défunt par exemple, il faut se demander : « Cet esprit s’exprime-t-il comme mon grand-père? A-t-il la même façon d’être, de réagir? Les messages que je reçois correspondent-ils à ce qu’était mon grand-père, à ce qu’il aurait pu me dire de son vivant ? » Il faut savoir qu’il y a une continuité de la personnalité et du caractère de la personne dans l’au-delà par rapport à ce qu’elle était sur Terre. Un défunt continue de parler comme il parlait avant, il continue à être ce qu’il était avant : si la personne était réservée et peu loquace, elle ne va pas devenir extrêmement bavarde après sa mort. Les défunts gardent leurs traits de caractère. De plus, si vous observez que l’envie de retrouver cette entité est permanente, que cela devient obsessionnel, qu’une dépendance se créé, il faut faire marche arrière car vous tombez sous son influence et c’est le signe que l’esprit en question n’est pas positif et qu’il faut stopper net toute communication.« 

 

Informations bonne et mauvaises

Pour les personnes qui souhaitent entrer en contact avec des proches décédés, notamment par l’écriture automatique :

« On me demande souvent [dit Patricia Darré] : « Comment est-ce que je peux savoir si ce que je reçois de l’au-delà est bien ou mal ? » Et je réponds alors qu’il faut se poser la question suivante : « Ce que vous recevez vous apporte-t-il un équilibre nouveau, cela vous aide-t-il à vous rééquilibrer dans votre vie ou cela est-il source de déséquilibre ? » Il est important de répondre à ces questions, de ressentir si cela apporte ou non une harmonie, une bonne complétude, pour savoir si l’on est sur la bonne voie, ressentir si cela nous aide à nous sentir mieux ou non, pour savoir si on peut continuer d’avancer ou si l’on est en train de brûler des étapes, d’aller trop vite et de se mettre en danger. Il faut se laisser le temps de la réflexion, prendre du recul par rapport à ce que l’on reçoit, se centrer sur ce que l’on ressent en ayant en tête cette notion d’équilibre ou de déséquilibre pour développer sa capacité de discernement et rester sur un chemin qui est adapté à ce que l’on est ici et maintenant. Je vois malheureusement trop de personnes qui se jettent dans l’ésotérisme et se fourvoient car elles ne se posent pas ses questions. Discerner, c’est savoir si l’on peut toucher à cela, si l’on est en mesure de le gérer, si l’on est prêt ou si ce n’est pas encore le moment. La première chose à faire pour ceux qui veulent emprunter ce chemin ou le poursuivre est déjà de regarder en soi, plutôt que de rechercher comme par réflexe compulsif à l’extérieur de soi-même ceux qui pourraient jouer le rôle de guide, de conseiller, de maître ou de gourou… Le chemin spirituel nécessite un travail sur soi qu quotidien et il dure toute la vie. Il est  quelques fois nécessaire de recevoir quelques conseils ou de prendre en considération le parcours de certains pour s’inspirer et continuer d’avancer, mais cela doit être fait avec mesure. Le plus important est de toujours se remettre en question, de réfléchir aux conséquences de ses pensées et de ses actes, d’être à l’écoute de son cœur, de ce que notre conscience nous dit.« 

 

Patricia Darré, N’ayez pas peur de la vie, Michel Lafon, 2016

 

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