« Ces recettes qui se transmettent le plus souvent de femme à femme, sont des sortilèges que l’on pourrait aussi appeler « de protection » et qui visent à protéger la famille du mauvais œil ou d’une personne non désirée en son sein.
On les rencontre très souvent dans les cultures orientales (Moyen Orient, Maghreb…) où les mariages arrangés sont coutumiers et les mariages mixtes ne sont pas acceptés. Les membres d’une famille se concertent avant d’y introduire un nouvel individu. Par le mariage, deux familles s’assemblent pour en former une plus grande ; tous les hommes deviennent frères, toutes les femmes sœurs et forment ainsi un bloc indéfectible. Ce qui n’est pas le cas en Occident, les familles ayant l’habitude de conserver une vie indépendante.
Pour empêcher une personne indésirable d’entrer dans le cercle familial, on lui envoie un sortilège de manière à faire éclater le couple qui n’a pas l’aval de la famille. Sous son effet, la jeune prétendante devient agressive envers son futur mari qui va finir par se lasser et s’en détourner. Elle se coupe de tout lien, non seulement avec lui, mais aussi avec l’extérieur. Si l’objectif de la famille responsable du sortilège n’est pas de détruire sa cible, mais bien de se protéger, les répercussions sur cette dernière sont parfois terribles. Cette entrave va tellement l’isoler qu’elle ne pourra plus reconstruire une vie affective ».