Mystère autour de la mémoire

 

Où se cache la zone de stockage de la mémoire ?

Il n’existe aujourd’hui aucune théorie cohérente concernant le fonctionnement de la mémoire. Intuitivement, on imagine qu’elle est stockée dans une zone précise du cerveau, mais cette zone n’a jamais été trouvée.

Comme l’a constaté le neurochirurgien Wilder Penfield, seuls quelques patients épileptiques ont vu des souvenirs apparaître lorsque leurs lobes temporaux étaient stimulés et encore, pas de manière systématique et pas toujours au même endroit ! (1). En fait, les zones correspondaient à des régions atteintes pathologiquement dans le cerveau, ce qui sous-entend qu’il ne s’agissait pas là d’un processus normal pour une personne en bonne santé.

Après bien des recherches, le neurochirurgien, a fini par admettre qu’il n’existait pas de zone de stockage de la mémoire au sein du cerveau.

 

De la mémoire à court terme à la mémoire à long terme

Aujourd’hui, seule la mémoire à court terme aussi appelée mémoire de travail qui dure environ une minute semble effectivement impliquer activement le cerveau, plus exactement les lobes frontaux et les lobes pariétaux. Mais on ignore toujours comment se fait la consolidation et le stockage de la mémoire à long terme.

La seule chose dont on est certain, c’est que des petites régions des lobes temporaux médians, y compris l’hippocampe, semblent jouer un rôle important dans la conversion de nos souvenirs de court terme en mémoire à long terme. Mais cette zone ne semble pas être impliquée dans le stockage de la mémoire puisqu’une altération n’empêche pas d’avoir accès à d’anciens souvenirs. Elle empêche d’en créer des nouveaux.

 

Les bugs du stockage de souvenirs

Une autre hypothèse est le stockage de nos souvenirs de manière diffuse dans l’ensemble du néocortex, mais cette théorie ne permet pas de comprendre comment l’ablation de grandes régions du néocortex chez d’innombrables patients (par exemple suite à un cancer, une rupture d’anévrisme ou de crises d’épilepsie) n’a pas occasionné de larges pertes de mémoire.

On peut terminer en s’interrogeant sur ce problème fondamental : comment se fait-il que nos souvenirs restent en mémoire alors que nos cellules et neurones sont remplacées d’innombrables fois au cours de notre vie du fait de la régénération normale du corps humain. Dans ce cas, où sont encodés nos souvenirs ?

 

Alexandra Urfer Jungen

 

1. Wilder Penfield, « The Role of the Temporal Cortex in Certain Psychical Phenomena » Journal of Mental Science 101, n°424, 1955, 453

 

Pour en savoir plus, voir la page :  “la conscience intuitive extraneuronale”

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