Les maisons hantées

 

 

La médium française Patricia Darré a aidé bien des familles vivant des phénomènes hors-normes, notamment celles se trouvant dans des maisons hantées. Voici quelques extraits de son ouvrage Il y a quelqu’un dans la maison…

 

Comprendre ce qu’il se passe

« Ce qui m’a amenée à m’intéresser aux maisons et à leurs habitants n’est pas tant le nombre de demandes que je reçois de personnes qui me pressent d’intervenir pour tenter de résoudre des problèmes qui perturbent leur vie : c’est le manque de sérieux de ceux qui désirent « nettoyer » les maisons à problèmes sans tenter d’en comprendre le souci. Je le répète ; ces nettoyages peuvent sans doute éloigner certaines entités et réduire les miasmes, mais une véritable hantise demande d’autres processus.

Il faut d’abord comprendre ce qui se passe dans ces demeures qui font vivre un enfer à leurs habitants, suscitent non seulement la terreur, mais souvent des changements de comportement incompréhensibles, des maux divers, des dépressions. Puis il faut essayer, par des interventions adaptées à chaque cas, de comprendre l’attitude de l’esprit perturbateur.

Cela dit, parfois, il n’y a pas de fantômes, mais des lieux ou des objets maléfiques, porteurs de mémoires négatives et d’énergies polluantes.

Et souvent, même, s’il n’y a pas de « hantise », mais simplement des « présences » dénuées de toute mauvaise intention. Et là, vous auriez tort d’avoir peur : elles ne vous veulent la plupart du temps que du bien. Tous les lieux sont habités. Nous ne sommes jamais seuls. »

 

Les problèmes rencontrés

Difficulté à dormir, cauchemars récurrents. Les enfants ont peur et disent qu’il y a quelqu’un qui passe régulièrement dans la chambre ou qui les empêche de dormir. Les enfants « captent aisément les fantômes, et en sont vus aussitôt ». Les jeunes enfants sont ceux qui captent le mieux les présences désincarnées.

Autre phénomène rencontré : on peut être tiré du sommeil vers 3h30 du matin « heure souvent choisie par les entités pour se manifester, non parce qu’elles sont ponctuelles, mais parce qu’il semblerait qu’à cette heure-là un pont se forme entre nous et les autres dimensions ».

Appareils électroniques et lumières qui s’allument seuls durant la nuit. « Des objets qui se déplacent tout seuls ou des portes qui claquent dans certaines situations. »

On peut aussi avoir une impression forte de froid lorsqu’une présence semble se présenter. « Dans les manifestations spectrales, ce n’est pas toujours le cas, mais le froid fait partie des signes avant-coureurs d’une matérialisation. Ce n’est pas un froid ordinaire. C’est un froid profond qui vous glace les os. » De manière plus pointue : « Pour qu’il y ait des chances de voir un fantôme, il faut que l’atmosphère soit très humide, plutôt fraîche, et avec assez peu de lumière. Si l’on observe les caprices de la météo alliés à la configuration des châteaux d’outre-Manche, les conditions sont plutôt réunies ».

Il peut également y avoir des sensations physiques : pincements, frôlements, l’impression d’être saisi par une main invisible. « Alors que j’assistais régulièrement un exorciste, il arrivait -après le combat spirituel que nous livrions contre des agressions invisibles – que, le lendemain, je me réveille avec des hématomes et des douleurs multiples. Comme si, dans la dimension où se livraient ces combats, existait une certaine matérialité qui pouvait avoir un impact sur la nôtre. Ces hématomes se formaient dans la nuit pendant mon sommeil, donc il était possible que de l’autre côté du miroir quelque chose ou quelqu’un estimât lui aussi devoir livrer un combat. »

Quand on a vécu des phénomènes hors-normes à son domicile « il est difficile d’oublier et de se remettre rapidement de telles expériences, pour la bonne raison qu’on ne peut pas en parler autour de soi, au risque sinon de passer pour déments, et parce que le lieu de vie, refuge suprême dans un monde tourmenté, lorsqu’il devient peu sûr, nous plonge dans un désarroi dont on met un certain temps à se débarrasser. »

 

Faut-il déménager ?

« Souvent, dans les cas de hantise d’une demeure, même en déménageant, on ne se débarrasse pas aisément de l’intrus qui nous pose problème. On le transporte pendant un temps avant de trouver le moyen de le faire partir… Changer de lieu n’est [donc] pas toujours suffisant, car il faut beaucoup d’énergie pour réussir à couper le lien avec les fantômes que nous côtoyons ou avons côtoyés dans certaines demeures. Ils ont besoin d’énergie pour survivre dans leur dimension, et la nôtre est une aubaine qu’ils n’ont pas envie de laisser passer. Ils s’accrochent ! C’est ainsi qu’il se créé souvent d’étranges liens énergétiques, qui provoquent en nous des besoins et parfois, hélas, des dépendances nocives. On sent cette présence qui comble un vide, on se persuade qu’elle est positive, comme on le fait dans notre vie quotidienne avec certains êtres incarnés et violents. Et cette relation finit par intoxiquer notre corps et notre esprit, en y déclenchant des pathologies complexes. »…

« C’est le problème avec les hantises ou emprises de ce type. Elles nous retiennent et nous les retenons. Elles sont en nous, et après leur départ il nous faut réapprendre à vivre en comblant un grand vide. Ce vide qui est souvent… un vide affectif. »

 

Comment “nettoyer” une maison?

« On ne fait pas partir un esprit en brûlant de la sauge blanche ou de l’encens, même si cela contribue au nettoyage d’une demeure. Il faut comprendre cet esprit, et savoir sur quel fait repose son obsession. Après avoir bien cerné ses intentions, il faut négocier son départ en communiquant tout l’amour et la fermeté que l’on possède. La fermeté est indispensable à ce travail. Sans elle, on n’aboutit presque jamais au résultat souhaité. Les âmes errantes, quel que soit le motif qui les retient dans notre dimension, réagissent comme les âmes incarnées. Elles ont les mêmes faiblesses, qui, dans cette dimension parallèle où elles évoluent – ou plutôt où elles n’évoluent plus – se sont formidablement accrues. »

« Ces âmes deviennent la douleur ou l’obsession qui les accable. Elles sont leur propre condamnation, et il faut les en libérer, en prenant garde de toujours demander l’autorisation à ceux qui nous guident dans ces démarches. En effet, très vite j’ai compris, dans mon apprentissage de médium, que jamais je n’agissais seule. Je suis l’élément d’une équipe constituée des protagonistes, qu’ils soient incarnés ou non, de l’énigme paranormale que je vais tenter de résoudre, et de ceux de l’autre dimension qui me guident. »

« Si vous voulez vraiment aider [une entité désincarnée à partir], Pensez à elle ou priez pour elle. La prière est une pensée puissante car concentrée. Demandez [à l’esprit] de suivre la lumière. »

 

Les âmes noires et autres esprits

« L’âme d’un serial killer qui se nourrit de la peur des autres utilisera une matérialisation proche de ce qu’il était. Il sait qu’avec une matérialisation effrayante il va déclencher chez ceux à qui il apparaît une peur proche de celle qu’il avait besoin de sentir chez ses victimes lorsqu’il était incarné et commettait ses crimes. Il va continuer sur sa lancée et la vibration qu’il provoque à travers cette peur, il va l’utiliser pour se matérialiser.

« Les esprits lumineux ne prennent pas beaucoup d’énergie et parfois même en distribuent, tandis que les esprits moins éclairés pompent l’énergie vitale de tous ceux qui les entourent, tout comme chez les humains incarnés. »

Il y a aussi les âmes « prisonnières d’une dimension où elles n’ont plus rien à faire. » Parmi elles : « Les âmes égarées [qui] se condamnent souvent toutes seules, décrétant qu’elles ne méritent pas le paradis, ou qu’elles ont été oubliées de leur Seigneur. »

Il y a aussi les esprits en état de choc : « Certains événements sont si traumatisants pour ceux qui les vivent que ceux-ci en oublient leur propre mort, et demeurent dans l’instant du drame. Certains restent enfermés dans leurs convictions peu de temps, et d’autres plusieurs siècles… jusqu’à ce qu’ils trouvent des circonstances et une impulsion extérieure qui leur permettent de sortir de cette réclusion » (1)

 

Accueillir les présences positives

Beaucoup de “passeurs d’âmes” et de personnes qui savent “nettoyer” les maisons sont dans une dynamique guerrière, pratiquant un nettoyage systématique des maisons, pensant que notre rôle est forcément de faire passer les âmes. “Je [Patricia Darré] veux les mettre en garde. Si l’on ne se renseigne pas, si l’on ne demande pas, “nettoyer” une maison revient à “chasser” les esprits qui y résident, avec toute la connotation péremptoire et irrespectueuse que cela sous-entend. Certains esprits sont perdus ou en peine, sont en demande et il est alors logique de les aider à passer dans l’au-delà., mais d’autres se doivent de rester sur les lieux car cela est nécessaire à leur évolution. Il n’y a pas à chasser tous les esprits qui habitent une maison , il faut rester humble et être dans une démarche d’ouverture, de respect et d’écoute. Il faut communiquer avec eux pour savoir s’ils ont besoin d’aide pour partir ou s’ils ont une mission à remplir sur place. Dans ce dernier cas, il faut trouver le moyen de cohabiter…

Il faut donc faire attention et, plutôt que d’arriver en conquérant dans un lieu, il est préférable d’être dans une démarche de diplomatie et de négociation pour trouver un terrain d’entente et pouvoir cohabiter avec les esprits qui ont encore une mission à y mener. On ne peut pas aider un défunt à quitter les lieux que s’il le demande et s’il l’a décidé. Quand on arrive dans une maison, on salue les lieux, on demande la maison et aux occupants invisibles de bien vouloir nous accueillir et de partager l’espace avec nous. Puis il ne faut plus y penser pour ne pas les ressentir tout le temps; chacun vit sa vie, sachant que l’on est dans deux matérialité différentes. De temps en temps, on a un petit signe mais il faut jouer l’entraide, pas la conquête. Quand une bonne colocation se fait, notre collaboration avec les esprits présents fait que le lieu est protégé. Il ne faut pas les chasser, il faut les garder et en faire une force positive pour soi et pour le lieu en question.” (2)

 

1. Extraits tirés de l’ouvrage : Patricia Darré, Il y a quelqu’un dans la maison…, J’ai Lu, 2018
2. Patricia Darré, N’ayez pas peur de la vie, Michel Lafon, 2016, pp 143 et 146

 

Pour en savoir plus, voir aussi la page : “Les entités ou “âmes errantes” qui se fixent dans un lieu

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