L’un des éléments étonnant des expériences de mort imminentes est le fait que les expérienceurs peuvent décrire avec exactitude ce qu’il se passe autour d’eux alors qu’ils sont en état de mort cérébrale. Des faits que les familles et le personnel soignant peuvent ensuite corroborer.
Descriptifs d’objets durant l’opération
C’est le cas par exemple de cet homme de 44 ans, dans le coma, qui a reconnu l’infirmier qui lui a retiré des prothèses dentaires pour pouvoir procéder à une intubation. Il s’était vu lui-même allongé sur le lit à partir d’une position élevée et a pu décrire dans quel tiroir son appareil dentaire était rangé. (1)
Même chose avec Pam Reynolds qui a pu décrire avec exactitude l’appareil utilisé par son médecin pour ouvrir son crâne alors qu’elle devait subir une difficile opération du cerveau. Il s’agissait d’un outil au design de brosse-à-dents, bien loin de l’imagerie que pourrait avoir un non-professionnel de cet instrument chirurgical. A noter que le matériel chirurgical est toujours sorti au dernier moment. Il est recouvert d’un champ lorsque le patient est mis sous narcose pour garder les instruments stériles le plus longtemps possible. Il est de ce fait impossible au malade ou au blessé de voir ce qui sera utilisé pour l’opérer.
Descriptif de procédures alors que les yeux sont fermés avec du sparadrap
Autre élément étonnant dans le cas de Pam Reynolds (mais bien d’autres expérienceurs ont vécu la même chose) : elle a pu faire un descriptif exact de la procédure et des dialogues du personnel médical alors que ses yeux étaient fermés avec du sparadrap (procédure classique pour éviter une inflammation des globes oculaires) et que des écouteurs modelés étaient posés sur ses oreilles. Ceux-ci empêchaient non seulement les sons extérieurs de lui parvenir, mais ils émettaient en plus des cliquetis à 100 décibels (pratiquement le son émis par un marteau-piqueur… ou d’une salle de concert rock !). Comment a-t-elle pu dans ces conditions entendre et voir ce qu’il se passait durant son opération ?
Situation identique pour un autre patient, Ed Sullivan. En anesthésie générale avec les yeux fermés par des sparadraps et la vue bouchée par un champ opératoire, il observe avec étonnement son chirurgien cardio-thoracique agiter dans tous les sens ses bras replié « comme s’il essayait de voler ». Après enquête, il s’est avéré que ce chirurgien avait l’habitude de donner ses directives à ses internes en pointant les instruments avec ses coudes pour éviter de les toucher de manière à les garder au maximum stériles.
D’autres témoins ont même pu décrire avec exactitude l’opération qui était effectuée… dans la salle voisine de la leur !
Est-ce que l’imagination explique tout ?
Est-ce que tout cela n’est finalement que le fruit d’une imagination débordante ? Michael B. Sabom rapporte une étude dans laquelle on avait demandé à des patients ayant eu de graves pathologies nécessitant une hospitalisation lourde d’imaginer comment se passait leur réanimation. La même question était posée à un groupe de patients ayant vécu une EMI. Après examen, il s’est avéré que seul le groupe ayant vécu une expérience de mort imminente décrivait avec exactitude ce qui se trouvait dans le compte-rendu médical de leur opération. (2).
Exactitude des informations données lors des EMI
Plus récemment, on s’est intéressé à l’exactitude des perceptions décrites par les personnes ayant vécu une EMI. « Dans une étude reprenant 93 témoignages sur des perceptions hors du corps potentiellement vérifiables (ou des perceptions véridiques apparemment non physiques ») pendant une EMI, il apparaît que 43% ont été confirmées à l’enquêteur par un informateur indépendant, dans 43 autres %, le sujet a dit qu’elles avaient été confirmées par un informateur indépendant qui ne pouvait plus être entendu par l’enquêteur, et 14% ne se fondait que sur le témoignage du sujet. Sur l’ensemble de ces perceptions, 92% étaient parfaitement justes, 6% contenaient une part d’erreur et 1% seulement était complètement fausse. » (3) Le Dr Janice Holden a pour sa part elle aussi obtenu un taux de 92% d’exactitude dans les récits de personnes décrivant leur réanimation durant leur expérience de mort imminente.(4)
Les enquêtes menées pour vérifier les témoignages des expérienceurs et l’exactitude des informations données élimine ainsi tout processus hallucinatoire. Une hallucination a en effet pour caractéristique d’être une illusion sans ancrage dans la réalité objective, ce qui n’est clairement pas le cas lors des EMI.
Alexandra Urfer Jungen
1. van Lommel P, van Wees R., Meyers V., Elfferich I, « Near-death experience in 206 survivors of cardiac arrest : a prospective study in the Netherlands », Lancet, 2001, 358, 2039-2045
2.Michael B. Sabom, Souvenirs de la mort, Robert Laffont, 1983
3. J.M.Holden, « Veridical perception in near-death experiences », in J.M. Holden, B. Greyson, D.James, The Handbook of Near-Death Experiences, Preager/ABC-CLIO, 2009, pp 185-211
4. Holden J.M., « Veridical Perception in Near-Death Experiences », in J.M.Holden, B.Greyson, D.James, éds, The Handbook of Near-Death Experiences, Thirty-Years of Investigations, Preager/ABC-CLIO, 2009, 185-211
Retour à la page : « Les expériences de mort imminente«