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Signal d’alerte en cas de danger
L’intuition (ou le pressentiment/la prémonition) est sans doute la perception la plus répandue dans la population. Elle peut se manifester par des impressions physiques tellement fortes qu’elle peuvent causer des fortes angoisses ou nous forcer à bouger sans raison apparente. L’intuition est dans de nombreux cas un signal d’alerte qui a pour objectif de nous protéger des dangers. Ainsi, on a pu comptabiliser qu’il y avait moins de passagers à bord des avions qui s’étaient crashés que les jours où les vols s’étaient déroulés sans problème.
Même constat pour les accidents de train selon le chercheur et homme d’affaire William Cox qui a mené une étude dans les années 1950. Cas emblématique: l’accident du Georgian de la Chicago and Eastern Illinois le 15 juin 1952. Le train qui emmenait en moyenne 62 passagers par jour n’en avait que 9 le jour de l’accident.
J’ai pour ma part reçu plusieurs témoignages de personnes ayant soudainement renoncé à prendre le train le 29 juillet 2013, évitant de ce fait d’être victimes de la collision entre deux trains qui s’est produite à Granges-près-Marnand dans la région de Payerne en Suisse. Le bilan final n’a miraculeusement fait état que d’un mort, l’un des conducteurs de locomotive, et de 26 blessés.
Nombre de policiers, militaires, pompiers et autres personnes exerçant des métiers à risque disent eux aussi avoir pu échapper à des blessures, voire à la mort, grâce à la « petite voix » qui leur a dit comment agir dans des circonstances difficiles (on y revient aussi dans “la médiumnité/la vision d’êtres positifs“).
L’intuition féminine
L’anthropologue Ashley Montague pensait que les femmes ont une meilleure intuition que les hommes à cause de leur faiblesse physique. Il s’agirait d’une sorte de compensation physiologique facilitant la survie. L’étude menée à l’Université de Yale par Sally et Bennett Shaywitz a d’ailleurs permis de constater que pour effectuer une tâche identique, les hommes utilisaient prioritairement leur cerveau gauche rationnel, alors que les femmes utilisaient leurs deux hémisphères à part égale (donc y compris l’hémisphère droit qui est plus centré sur l’intuitif).
On pourrait ajouter que cette intuition plus développée chez les femmes est, sans doute, un outil permettant également la survie de leurs enfants. Comme le relate la psychiatre et psychanalyste Elisabeth Laborde-Nottale : « Le fait est particulièrement surprenant dans les situations d’urgence, de danger imminent ou de catastrophe ; quand brusquement, mue par une sorte d’intuition, la mère se précipite dans la salle de bains ou dans la cuisine, juste à temps pour éviter une noyade, une électrocution ou une brûlure, elle n’a pas eu une impression secondarisée, pensée, de ce qui risquait de se produire. » (1). Une jeune fille m’a ainsi raconté un jour comment sa mère avait sauvé la vie de son petit frère, en arrêt respiratoire dans son berceau, grâce à la soudaine intuition qu’elle devait urgemment se rendre dans la chambre de son enfant pour voir comment il allait.
Une capacité naturelle
Jung lui-même pensait que l’intuition était une capacité naturelle nécessaire à l’humain. Il considérait qu’elle naissait d’une connexion avec l’Inconscient collectif. « Jung donnait plusieurs exemples d’intuition selon qu’elle concerne le niveau des sensations (on « flaire » un danger, on se « sent » observé), celui des émotions (l’attirance immédiate pour une personne, ou le contraire), celui de l’intellect (la résolution brusque de d’un problème mathématique) et enfin le niveau spirituel (notion de « révélation » mystique). Le point commun de l’intuition telle qu’éprouvée à ces différents niveaux reste l’immédiateté, la fulgurance d’un processus qui semble se jouer de la raison » (2).
Il est vrai que l’intuition se caractérise par son aspect de fulgurance et d’intensité. Il y a dans ce cas, une certitude intérieure très forte qui oblige la personne qui la vit à prendre en compte ce qu’elle ressent. On est loin de l’hallucination ou de l’imaginaire !
L’intuition peut enfin apparaître dans des circonstances nettement moins dramatiques. Elle est ainsi un grand moteur de l’art et même de la recherche scientifique. D’ailleurs Albert Einstein disait : « La seule chose vraiment précieuse est l’intuition ». Le mathématicien français Henri Poincaré affirmait lui aussi : « C’est par la logique que nous prouvons, c’est par l’intuition que nous inventons ».
L’intuition est sans aucun doute le premier degré des capacités psi plus développées que sont la télépathie, la voyance et la vision à distance.
Alexandra Urfer Jungen
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Elisabeth Laborde-Nottale, La voyance et l’inconscient, Paris, Editions du Seuil, 1990
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Jocelin Morisson, Intuition et 6e sens, Paris, Editions de la Martinière, p. 23
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