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Les difficultés du retour
Dans certains cas, l’existence peut apparaître difficile après l’EMI. Des expérienceurs peuvent en garder un état dépressif, car ils ne supportent plus de vivre au milieu des imperfections et des laideurs de notre monde. Ils peuvent ainsi ressentir une forte nostalgie de leur vécu hors norme.
Les expérienceurs peuvent également se sentir en prison dans un corps qui leur semble étriqué et dont les capacités sont très altérées par rapport à ce qu’il était possible de faire durant l’EMI.
Le problème des réactions négatives des proches et du corps médical
Mais ce sont essentiellement les réactions négatives des proches et du corps médical qui rendent très compliquée l’assimilation de l’expérience de mort imminente.
La doctoresse australienne Cherie Sutherland note ainsi dans son ouvrage “Transformed by th light: Life after near-death experiences” (1) qu’un membre de la famille sur deux va réagir négativement aux récits donnés par l’expérienceur, qu’un quart des amis refuse de dialoguer sur le sujet, mais, bien pire, près d’un tiers du personnel infirmier, 50% des psychiatres et même 85% des médecins refusent d’entrer en matière lorsque le patient souhaite parler de son EMI. Il en résulte un intense sentiment d’incompréhension et de solitude.
Face à l’impossibilité de partager son vécu “EMI”, l’expérienceur ne peut pas révéler pourquoi il a autant changé (changement de valeurs, de spiritualité, de travail, de hobbies, etc.). Retrouver la vie quotidienne d’avant l’EMI est souvent très difficile, voire insurmontable, pour l’expérienceur. Il s’ensuit de nombreux problèmes relationnels, en particulier dans le couple, qui débouche dans 75% des cas sur un divorce selon la chercheuse Nancy Bush (2). D’autres études montent même à 80 % de taux de divorce après une expérience de mort imminente.
Avoir une écoute positive
Seule une attitude d’écoute positive, une acceptation de ce qu’a à dire la personne ayant vécu une EMI, peut permettre une véritable intégration de l’expérience. Notre société rend malheureusement ce processus extrêmement compliqué. Comme l’a écrit le Dr Pim Van Lommel, cardiologue spécialiste des expériences de mort imminente: “Ce qui rend les EMI si difficiles à intégrer, n’est pas tellement leur contenu, mais plutôt la réticence de la culture occidentale à admettre ce genre d’expérience spirituelle“. (3)
Alexandra Urfer Jungen