L’étrange timing de la mort

 

 

L’état physique ne préjuge pas forcément d’une mort imminente. On a vu des personnes décéder subitement sans qu’on s’y attende et d’autres survivre beaucoup plus longtemps que prévu à des pathologies extrêmement graves.

Il semblerait, à l’analyse de ces cas, que nous ayons la capacité d’accélérer ou de retarder quelque peu l’instant de notre décès, par exemple dans le premier cas pour ne pas mettre en grosse difficulté économique nos proches ou, dans le second, pour attendre l’arrivée d’un membre de la famille se trouvant dans un lieu géographiquement éloigné.

La décision de mourir peut également intervenir pour éviter son transfert dans un lieu détesté, par exemple en maison de retraite. Ma propre grand-mère, gravement atteinte suite à un AVC, est ainsi décédée la veille de son transfert dans un établissement de soins palliatifs dont elle avait toujours dit qu’elle préférerait mourir plutôt que d’y être hospitalisée.

Le mourant peut aussi survivre pour régler un problème avant son décès, se réconcilier avec quelqu’un ou même recréer des liens avec une Transcendance. Il peut aussi attendre le OK de toute sa famille. Il faut parfois verbaliser qu’on aime la personne, qu’elle a le droit de mourir et qu’on se débrouillera sans elle pour qu’elle accepte de quitter ce monde. Le mourant a parfois besoin de cette « permission » pour partir sereinement.

Le mourant peut enfin attendre qu’une date clé soit passée (fêtes de fin d’année, mariage, naissance) ou qu’elle arrive. Une étude menée durant une quarantaine d’années à l’Université de Zurich a ainsi démontré que les plus de soixante ans avaient 14% de chance en plus de mourir le jour de leur anniversaire. Les musulmans sont également plus nombreux à quitter ce monde durant le Ramadan (période durant laquelle, selon la Tradition, les portes de l’Enfer sont fermées) ou durant le pèlerinage à La Mecque.

Dans les tous derniers instants, le mourant peut décider de partir en présence de sa famille ou de ses amis, mais c’est rarement le cas. D’innombrables personnes témoignent avoir manqué la mort de leur proche alors qu’elles n’étaient parties que quelques petites minutes pour aller aux toilettes ou se chercher à boire. Beaucoup en sont tristes, voire développent un sentiment de culpabilité qui n’a pas lieu d’être, puisque l’instant du Départ semble bien relever du choix du mourant. Celui-ci peut décider de quitter ce monde dans la solitude pour éviter un traumatisme à ses proches ou, tout simplement, par besoin d’être seul pour vivre ce grand moment.

 

Alexandra Urfer Jungen

 

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