L’anthropologue Ashley Montague pensait que les femmes ont une meilleure intuition que les hommes à cause de leur faiblesse physique. Il s’agirait d’une sorte de compensation physiologique facilitant la survie. L’étude menée à l’Université de Yale par Sally et Bennett Shaywitz a d’ailleurs permis de constater que pour effectuer une tâche identique, les hommes utilisaient prioritairement leur cerveau gauche rationnel, alors que les femmes utilisaient leurs deux hémisphères à part égale (donc y compris l’hémisphère droit qui est plus centré sur l’intuitif).
On pourrait ajouter que cette intuition plus développée chez les femmes est, sans doute, un outil permettant également la survie de leurs enfants. Comme le relate la psychiatre et psychanalyste Elisabeth Laborde-Nottale : « Le fait est particulièrement surprenant dans les situations d’urgence, de danger imminent ou de catastrophe ; quand brusquement, mue par une sorte d’intuition, la mère se précipite dans la salle de bains ou dans la cuisine, juste à temps pour éviter une noyade, une électrocution ou une brûlure, elle n’a pas eu une impression secondarisée, pensée, de ce qui risquait de se produire. » (1). Une jeune fille m’a ainsi raconté un jour comment sa mère avait sauvé la vie de son petit frère, en arrêt respiratoire dans son berceau, grâce à la soudaine intuition qu’elle devait urgemment se rendre dans la chambre de son enfant pour voir comment il allait. Son intuition a sauvé la vie de son enfant.
Alexandra Urfer Jungen
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Elisabeth Laborde-Nottale, La voyance et l’inconscient, Paris, Editions du Seuil, 1990
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