Le problème de la responsabilité

 

 

La mécanique humaine

La science matérialiste défend aujourd’hui la vision selon laquelle la conscience est une simple sécrétion de notre cerveau. Tous nos comportements, nos pensées et nos sentiments seraient ainsi le produit d’échanges chimiques et de l’activité de nos cellules nerveuses. Notre fonctionnement serait donc strictement mécanique.

Conséquence : le libre-arbitre n’existe pas, puisque tous nos agissements sont causés par le fonctionnement mécanique de notre encéphale. Il ne devrait de ce fait pas y avoir de responsabilité morale à nos comportements puisque nous n’avons aucun moyen de maîtriser les sécrétions de notre cerveau ! Il est dès lors étonnant que la Justice n’ait pas incorporé cette vision scientiste pourtant considérée comme le fondement même de notre société. Dans la vision matérialiste, les assassins, les violeurs ou les bourreaux sont au final victimes d’échanges neuronaux peu compatibles avec la vie en société.

On sent rapidement qu’il y a un problème dans cette manière d’interpréter le monde. Intuitivement, nous comprenons qu’il y a des choses qui vont au-delà du comportement mécanique: on ne peut pas mesurer l’amitié, les émotions, nos pensées et l’amour et pourtant ils font partie de notre quotidien.

 

L’esprit transforme le cerveau

D’ailleurs, de nombreuses expériences et études ont démontré que l’esprit humain a la capacité de transformer le cerveau, notamment à travers la méditation ou la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience. Comment notre esprit pourrait-il être une simple production de la fonction cérébrale s’il peut modifier suffisamment l’encéphale pour qu’on voie des changements sur les images d’un IRMf (Imagerie par résonance magnétique fonctionnelle) ? En d’autres mots: “Comment un produit pourrait-il modifier son producteur ? ” (1)

 

Un cerveau trop petit

La vision mécaniste du cerveau n’est pas non plus compatible avec toutes les activités que notre encéphale est capable de faire. Un expert renommé en informatique, le professeur Simon Berkovich de l’Université George Washington (2) a ainsi “calculé qu’en dépit du nombre considérable de synapses que contient le cerveau [on sait aujourd’hui qu’il y a un total de 1014 synapses dans le cerveau], sa capacité de stockage est totalement insuffisante pour contenir les souvenirs de toute une vie, avec les émotions qui y sont associées. A n’importe quel moment de la journée, il se produit environ 1024 actions par seconde dans le cerveau. Si l’on ajoute à cela la capacité de stockage nécessaire pour la mémoire à long terme, la capacité totale de stockage de données devrait être de 3,1017 bits/cm3, ce qui, selon notre connaissance actuelle, est absolument inconcevable.

Le neurobiologiste Herms Romijn (3), qui fut membre de l’Institut néerlandais pour la neuroscience, a aussi démontré que le stockage de tous les souvenirs dans le cerveau est anatomiquement impossible.” (4)

 

Comme un appareil émetteur-récepteur

On revient dès lors à la vision de plus en plus répandue selon laquelle notre cerveau serait un simple appareil émetteur-récepteur : ” Notre cerveau peut être comparé à un poste de télévision qui reçoit de l’information véhiculée par des champs électromagnétiques et la décode en images et en sons, et aussi à une caméra de télévision qui convertit et encode le son et l’image sous forme d’ondes électromagnétiques. Notre conscience transmet des informations au cerveau et reçoit, à travers lui, des informations provenant du corps et des sens. Son fonctionnement peut donc être comparé à celui d’un émetteur-récepteur; notre cerveau a plutôt un rôle de médiateur que de producteur: il nous permet de faire l’expérience de la conscience… Nous devrions très sérieusement considérer la possibilité que la mort, comme la naissance, ne soit qu’un simple passage d’un état de conscience vers un autre, et que notre corps fonctionne pendant notre vie comme une interface ou une caisse de résonance.” (5)

Une nouvelle hypothèse qui nous permet, enfin, de nous réapproprier notre libre-arbitre et notre conscience.

 

Alexandra Urfer Jungen

 

1. Dr Pim Van Lommel, Mort ou pas?  Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2015, p.198
2. S.Y. Berkovich, “On the information Processing Capabilities of the Brain: Shifting the Paradigm”, Nanobiology, 2, 1993, pp 99-107
3. H. Romijn,, “Are Virtual Photons the Elementary Carriers of Consciousness?”, Journal of Consciousness Studies, 9, 2002, pp 61-81
4. Dr Pim Van Lommel, Mort ou pas?  Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2015, p.192
5. Dr Pim Van Lommel, Mort ou pas?  Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2015, p.12