La thèse de la réincarnation

 

Les arguments des opposants

Les opposants à l’idée de la réincarnation disent qu’on ne peut pas adhérer à cette idée pour la simple raison qu’on ne sait pas comment cela fonctionnerait. Pourtant, bien des applications scientifiques, particulièrement en médecine, ont été prises sans qu’on en comprenne pour autant leurs mécanismes

Les opposants disent également que l’augmentation démographique continue de la population terrestre n’est pas compatible avec la réincarnation, puisque chacun de nous n’aurait pas pu se réincarner à plusieurs reprises. Pourtant, il est tout à fait possible que nous nous soyons réincarnés à des périodes différentes dans le passé et que nous ayons décidé d’être aujourd’hui plus nombreux sur Terre. Il est aussi fort possible que de nouvelles âmes voient régulièrement le jour. Enfin, on peut imaginer que la décision de renaître sur Terre n’est pas systématique.

 

Témoignages de l’entre deux-vies

D’ailleurs, dans 20% des cas, les enfants ne se souviennent pas seulement d’une existence antérieure, mais également de ce qu’ils ont fait durant la période entre leurs deux vies. Leurs récits ressemblent de près à celui donné par les personnes ayant vécu des expériences de mort imminente: ils font eux aussi allusion à des rencontres avec des proches défunts et leur description du Passage, avec notamment le fameux tunnel, la revue de vie et la description de l’Au-Delà sont étonnamment identiques.

Certains enfant racontent également comment ils ont par la suite choisi leur famille avant de s’incarner, une procédure effectuée avec l’encadrement des « instances » de l’Au-Delà.

 

L’hypothèse la plus cohérente

Si le Dr Stevenson et le Dr Tucker ne prennent pas position pour cette hypothèse de la réincarnation, celle-ci leur semble la plus cohérente pour expliquer un certain nombre de cas étudiés qui, après enquête poussée, ne répondent à aucun des autres critères de souvenirs d’autres existences : « Un avantage de la réincarnation est qu’elle offre une explication pour les différents facteurs étudiés. L’identification aux personnalités antérieures est présente parce que les enfants étaient vraiment ces personnalités dans une vie passée. La mémoire a été transportée dans la nouvelle vie par la survie de la conscience. Les marques de naissance reflètent les blessures qui étaient si profondes chez l’individu précédent qu’elles ont affecté la conscience qui s’est réincarnée, les cicatrices ont donc été transmises dans le nouveau corps », explique le Dr Tucker qui ajoute: « Au bout d’un certain temps, la recherche du moindre défaut dans chaque cas donne l’impression de s’attarder sur l’arbre qui cache la forêt. Si l’on prend du recul et que l’on observe ce phénomène mondial dans son ensemble… quand on examine les différentes sortes de cas, la réincarnation constitue une explication bien plus simple que les perceptions extrasensorielles ou même la possession. Elle permet de justifier aisément tous les cas, contrairement aux autres options.» (1)

 

Qu’est-ce qui pourrait se réincarner ?

Après, on peut s’interroger sur ce qui se réincarne : tout ou partie d’une âme ? Y aurait-il plusieurs parts d’esprits dans un même corps ? Personne n’est vraiment d’accord sur cette question. Par contre, on constate que dans ce type de souvenirs, il y a un aspect émotionnel très fort. Comme j’ai pu le constater, l’enfant et même l’adulte n’a absolument aucun doute : c’est bien lui qui a vécu cette autre vie dont il parle. Il est bien la même entité qui a vécu deux existences (ou plus) éloignées dans le temps.

 

Ceux qui y croient

D’ailleurs de très nombreux occidentaux adhèrent aujourd’hui à l’idée de réincarnation: ils sont ainsi 22% en Europe (avec même 29% en Grande Bretagne) et 24 à 27% aux Etats-Unis à croire au retour de l’âme dans le corps. Des pourcentages non-négligeables.

Pour l’anecdote, on peut encore noter que Benjamin Franklin semblait croire en la réincarnation comme l’indique l’épitaphe qu’il a lui-même rédigée : Ci-gît le corps de B. Franklin, Imprimeur, (Telle la couverture d’un Vieux livre, aux pages arrachées, et dépouillée de ses caractères et de ses dorures) Nourriture pour les vers mais l’œuvre ne sera pas perdu ; car (comme il le croyait), il reparaîtra une fois encore dans une nouvelle édition, plus élégante revue et corrigée par l’auteur. »

 

« Un fait indiscutable »

Pour terminer, je laisse la parole au psychiatre Stanislav Grof qui s’est beaucoup intéressés aux états non ordinaires de conscience (2):

« L’existence de souvenirs de vies antérieure, aux caractéristiques remarquables, est un fait indiscutable que peut vérifier tout chercheur sérieux, à l’esprit suffisamment ouvert, disposé à étudier ces éléments. De même, il est clair qu’aucune explication plausible à ces phénomènes n’existe dans les limites du cadre conceptuel de la psychiatrie et de la psychologie officielles. Si elles ne constituent pas nécessairement une « preuve » irréfutable que nous survivons à la mort et que nous nous réincarnons en tant que même unité de conscience distincte, ou même âme individuelle, toutes ces données impressionnantes posent néanmoins un défi conceptuel formidable à la science traditionnelle et ont le potentiel d’en faire éclater le paradigme actuel. Pour avoir observé des centaines d’expériences de vies antérieures et en avoir connu de nombreuses moi-même, je ne peux qu’être d’accord avec Chris Bache quand il dit que « les données concernant ce sujet sont si riches et si extraordinaires que les scientifiques qui ne considèrent pas que le problème de la réincarnation mérite une étude sérieuse sont soit non informés, soit bornés » (3)

 

Alexandra Urfer Jungen

 

1. Dr Jim B. Tucker, Une vie avant la vie, 40 ans d’études scientifiques sur des cas de réincarnation d’enfants, Dervy, 2015, p.204
2. Dr Stanislav Grof, Quand l’impossible arrive, Aventures dans les réalités non ordinaires, Guy Trédaniel éditeur, 2018, p.244
3. Chris Bache, Lifecycles: Reincarnation and the Web of Life, Paragon House, 1991

 

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