Le deuil pathologique

 

Garder le souvenir du défunt

« Les spécialistes actuels de la thérapie du deuil pathologique estiment aujourd’hui que les anciennes directives qui étaient données aux endeuillés, d’oublier le défunt, de passer à autre chose, de faire table rase, de ne pas entretenir de conversations intérieures ou de ne pas garder d’objets souvenirs, étaient inadaptées et potentiellement dommageables. Au contraire, il faut entretenir la relation qui a finalement simplement changé de niveau : cette relation est devenue plus subtile, non visible, mais les liens d’amour peuvent être cultivés plus profondément. Certaines personnes vivent même des ADC [VSCD] spontanées régulières qui permettent d’enrichir la relation avec le défunt sur de nouvelles bases. » (1)

 

Travail commun entre médium et le psychothérapeute

« Ce qui est intéressant, c’est que certaines personnes qui vivent un deuil difficile voient à la fois un psychothérapeute et un médium, et ils ne disent pas forcément à leur psychothérapeute qu’ils vont voir un médium ! ils trouvent d’ailleurs en général le médium plus utile pour le deuil. Ils estiment que ça va plus vite et donc mieux. Par contre, ils disent que c’est quand même mieux de voir les deux, parce que « le psy parle à la tête et le médium parle au cœur ». il y a une bonne synergie entre les deux. Donc je [Dr Olivier Chambon] m’adresse aux psys en disant : « N’interdisez pas à vos patients d’aller voir un médium. Méfiez-vous simplement qu’ils n’en deviennent pas dépendants et que le médium ne soit pas un charlatan ou un escroc qui entretient la faiblesse de la personne en lui délivrant de faux messages rassurants qui lui donnent envie de payer de nouvelles séances inutiles. Parce qu’un vrai médium n’encourage pas le fait de le voir souvent. Comme le dit le médium Henry Vignaud (2) : « Je refuse les gens qui veulent avoir trop de contacts via la médiumnité. Il y a un temps pour tout, vous avez une vie sur terre, il ne faut pas trop déranger le défunt, vous n’aurez pas plus d’informations, si ce n’est pas suffisant, c’est comme ça ! ». Une, deux, voire trois séances et puis fini ! Donc il faut se méfier que le médium ne demande pas trop cher et qu’il n’inciter pas à la dépendance. Mais quand ils sont sûrs de la qualité des médiums, les psys ne devraient pas hésiter à travailler main dans la main avec eux. Il faudrait même former des « médiums-psys » ou des «psys-médiums » ! » (1)

 

Faire la différence entre la tristesse et deuil pathologique

D’après le travail de Ganga Stone, 1996 (3) :

  1. Y a-t-il encore quelque chose qui puisse vous faire rire ou sourire
  2. Pouvez-vous parler à quelqu’un de ce que vous ressentez ?
  3. Le ferez-vous ? Le faites-vous ?
  4. Pleurez-vous facilement par accès ?
  5. Avez-vous encore plaisir à manger ?
  6. Est-ce que tout vous semble terriblement difficile ?
  7. Avez-vous des difficultàs à dormir ?
  8. Avez-vous des difficultés à vous réveiller ?
  9. Est-ce que tout semble sans intérêt ?
  10. Est-ce que tout le monde vous a laissé tomber ?

Si vous répondez « oui » à la plupart des cinq premières questions et « non » à la plupart des cinq suivantes, alors vous éprouvez une tristesse tout à fait compréhensible, mais pas un deuil. » (5)

 

La mort de l’enfant

«  Ganga Stone, dans son ouvrage, prend comme exemple le pire cas qu’il puisse arriver : la mort d’un enfant. Voici, en résumé, la distinction qu’elle propose entre une grande tristesse, tout à fait inévitable dans ce cas, et un deuil pathologique.

Quand on sait ce qu’est réellement la mort, on n’est pas totalement dévasté quand un enfant vient à mourir. On n’est pas en révolte contre le monde entier, contre Dieu ou contre la vie ; on ne trouve pas que la vie n’a plus aucun sens. On a beaucoup de peine, c’est certain, de la tristesse aussi. Mais la peine et la tristesse n’obligent pas à passer par les cinq phases du deuil que Kübler-Ross (4) décrit quand on refuse l’expérience de la mort, car on comprend qu’il n’est pas nécessaire de s’attarder dans une phase de déni, de colère, de marchandage ou de dépression. On est dans l’acceptation, tout en ayant une tristesse immense, mais sans tomber dans la dépression.

Puis on finit par comprendre le rôle « d’enseignant » que cet enfant a eu pour nous dans cette vie. On le sait parfaitement heureux après avoir accompli sa mission (d’amour) terrestre puis être retourné à sa vraie « maison », à sa vraie nature spirituelle, veillant sur ses parents, les aimant infiniment, et attendant leur propre mort pour les retrouver (ce que décrivent et confirment toutes les personnes et études concernant les NDE [EMI], NDA [visions à l’approche de la mort] , ADC [VSCD] et IADC [Communication induite avec les défunts])… » (5)

 

  1. Dr Olivier Chambon & William Belvie, Expériences extraordinaires autour de la mort, réflexion d’un psychiatre sur la science de l’au-delà, Guy Trédaniel éditeur, p.112, 114
  2. Propos tenus lors d’une émission consacrée au paranormal sur Direct 8
  3. Stone G., Start the conversation, Warner Books, 1996
  4. Les cinq étapes du deuil décrites par Elisabeth Kübler-Ross : 1. Le choc et le déni ; 2. La colère ; 3. Le marchandage ; 4. La dépression ; 5. L’acceptation
  5. Dr Olivier Chambon & William Belvie, Expériences extraordinaires autour de la mort, réflexion d’un psychiatre sur la science de l’au-delà, Guy Trédaniel éditeur, pp 225-226

 

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