Depuis le Néolithique
Il y a sans doute toujours eu des guérisseurs. L’analyse du corps d’Ötzi, le fameux homme des glaces datant du Néolithique trouvé en 1991 dans un glacier des Alpes autrichiennes, a ainsi permis de découvrir plusieurs tatouages sur sa peau correspondant au millimètre près à des points d’acupuncture reconnus. Plus encore : on sait qu’Ötzi avait des problèmes de lombaires et du genou et les tatouages « acupuncture » correspondaient exactement aux points utilisés aujourd’hui pour traiter ces pathologies. (1)
Plus près de nous : on a retrouvé des papyrus et des bas-reliefs égyptiens représentant des personnes faisant l’imposition des mains pour un soin. Les Grecs utilisaient eux aussi le magnétisme naturel.
Aux alentours de l’an 1000, on attribuait au roi de France le pouvoir de guérir ses sujets par imposition des mains à la sortie des cérémonies religieuses et on sait que les forgerons du Moyen-Age utilisaient le Secret en cas de brûlure.
Le fameux médecin, philosophe et alchimiste suisse Paracelse parlait déjà d’une force magnétique de l’être humain au XVIe siècle. Dans la même idée, le médecin autrichien Anton Mesmer parle de « fluide magnétique universel » dans le courant des années 1700.
Mais, alors que la philosophie des Lumières éclate, une nouvelle approche du monde prend forme en Occident : celle qui va totalement séparer corps et esprit. On laisse l’âme aux religions, les savants s’approprient le monde matériel.
En parallèle de la médecine allopathique
La médecine moderne se développe à partir du XIXe siècle, mais à ses débuts les populations restent très méfiantes et ne consultent un médecin qu’en dernière extrémité. Peu à peu la tendance va s’inverser pour arriver à la situation actuelle où la médecine moderne est considérée comme seule efficace face aux maux physiques. C’est en tous cas, l’opinion du monde scientifique, puisque les populations n’ont jamais cessé de faire confiance aux guérisseurs : un sondage du journal « Le Monde » en 1993 révélait que 55% des sondés pensaient que l’imposition des mains pouvait soulager les maux.
Ils sont aujourd’hui nombreux à tester ce type d’approche alternative, mais souvent sans le crier trop fort et surtout sans le révéler au corps médical traditionnel, celui-ci ayant tendance à considérer le travail des guérisseurs comme étant celui de charlatans.
Il faut cependant relever une certaine évolution liée en premier lieu à la réalité de terrain : bien des services d’urgences gardent les numéros de téléphone de coupeur de feux pour soulager les grands brûlés qui leur sont amenés ou celui des faiseurs de Secret ayant la capacité de stopper les graves hémorragies.
De plus en plus d’hôpitaux marient également aujourd’hui médecine allopathique et médecine alternative. C’est quelque chose de très courant aux États-Unis, non pas par conviction mais simplement pour des raisons économiques. Les administrateurs des grands hôpitaux se sont tout simplement aperçus qu’en agissant de la sorte, les patients restaient moins longtemps hospitalisés et qu’il y avait de ce fait un plus grand tournus de patients. Un bienfait pour la santé financière de l’établissement !
Alexandra Urfer Jungen
1. Dorfer L, et al. , « A medical report from the stone age? » Lancet Sep 18, 1999;354:1023-5.; Glausiusz J. « The ice man healeth », Discover, February 2000.
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