Le lien au sein de la meute
William J. Long a étudié les loups au Canada il y a déjà plus d’un siècle. Il a remarqué que les membres de la meute restaient toujours en contact, même lorsqu’ils étaient éloignés de plusieurs kilomètres. Ils réagissaient à ce que faisaient les uns et les autres malgré la distance et les loups séparés de la meute avaient la capacité de retrouver facilement leurs congénères.
L’écoute des sons ou le suivi olfactif des pistes ne permettaient pas d’expliquer ces comportements. (1)
Lien entre les animaux familiers et leur propriétaire
Les propriétaires d’animaux sont nombreux à avoir constaté qu’un lien les unit à leur animal par-delà les signes et les mots. Qui n’a pas vu son chien réagir au moment-même où il pensait à partir en balade ou quand il voulait offrir une friandise à son ami à quatre pattes ?
Le biochimiste Rupert Sheldrake s’est beaucoup intéressé à cette communication. Il raconte ainsi : « Dans ma ville natale Newark-on-Trent, dans le comté de Nottingham, l’une de mes voisines était une veuve qui avait un chat très attaché à son fils, matelot dans la marine marchande. Par peur qu’elle ne s’effraye s’il était en retard, celui-ci ne lui disait jamais quand il devait rentrer à la maison. Mais elle le savait quand même, grâce à son chat qui s’asseyait sur le paillasson et se mettait à miauler environ une heure ou deux avant que le fils arrive. Le comportement du chat donnait à ma voisine le temps de préparer la chambre de son fils et un copieux repas » (2).
Enquêtes téléphoniques sur la télépathie avec les animaux familiers
Après un appel à témoins lancé dans les journaux, l’enquête menée ensuite par Rupert Sheldrake dans toute la Grande-Bretagne a confirmé la fréquence du phénomène télépathique reliant humains et animaux familiers.
Celle-ci lui a montré que des phénomènes de type télépathiques sont relevés dans 30% des maisons avec un chat et 50% des maisons avec un chien.
Expériences scientifiques sur la télépathie maître-animal
S’appuyant sur ces sondages, Rupert Sheldrake a ensuite décidé de mener des expériences pour essayer de déterminer si ce contact télépathique exprimé par les propriétaires vis-à-vis de leur animal avait une base scientifique.
Les expériences « chiens-propriétaires » qu’il a menées lui ont confirmé que les chiens sont non seulement capables de sentir quand leur maître rentre à la maison, mais qu’ils réagissent en réalité au moment-même où ils décident de le faire.
L’expérience menée avec le perroquet N’kisi
Rupert Sheldrake raconte aussi l’histoire de N’kisi, un perroquet gris d’Afrique. « Son vocabulaire d’environ 1’500 mots est probablement le plus vaste enregistré. Alors qu’il atteignait deux ans, sa propriétaire, Aimée Morgana, a remarqué qu’il semblait réagir à ses propres pensées ou à ses intentions en répétant à haute voix ce qu’elle-même était en train de penser. Il dormait dans sa chambre et la réveillait souvent en commentant d’une voix forte le rêve qu’elle était en train de faire.
Nous avons mis sur pied le protocole d’une recherche contrôlée au cours de laquelle, installée dans une pièce à l’étage et filmée continuellement, Aimée devait regarder une série de photos prises au hasard. Les photos, en ordre aléatoire, représentaient des mots du vocabulaire de N’kisi, tels que « fleur », « câlin » ou « téléphone ». Pendant ce temps, N’kisi, seul dans une pièce au rez-de-chaussée, était lui aussi filmé en permanence. Il s’est avéré qu’il prononçait souvent le mot figurant sur la photo regardée en même temps par Aimée, et ce beaucoup plus fréquemment que le hasard n’aurait dû le permettre. Une fois encore, les résultats se montraient statistiquement très signifiants » (3)
Un lien fort par-delà les espèces
Rupert Sheldrake a relevé d’autres situations durant lesquelles il y a clairement un lien télépathique entre un animal et son propriétaire. Par exemple, ce cas (bien connu) des chats qui disparaissent subitement lorsqu’il faut partir chez le vétérinaire.
Beaucoup plus dramatiques, il y a aussi ces chiens qui aboient ou gémissent, ainsi que ces chats qui montrent de forts signes de détresse au moment-même où leur propriétaire a un accident ou est décédé. A noter que l’inverse est aussi valable avec de nombreux hommes et femmes ayant ressenti que leur animal avait de très graves problèmes exactement quand cela leur arrivait.
Tous ces phénomènes montrent le lien très fort qui relie les animaux familiers à leurs propriétaires dans une communication commune par-delà la barrière des espèce.
Alexandra Urfer Jungen
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William J. Long, How animals talk, Dover Publications Inc., 2009 (réédition)
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Rupert Sheldrake, Réenchanter la science, une autre façon de voir le monde, J’ai Lu, 2016, p.386
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Rupert Sheldrake, Réenchanter la science, une autre façon de voir le monde, J’ai Lu, 2016, p.389