Les hosties cardiaques

 

Clin d’œil de l’Au-delà ? L’hostie qui représente dans l’Église catholique romaine le corps du Christ semble, dans certain cas, prendre cette désignation au sens propre du terme. En effet de multiples témoignages à travers le temps révèlent la transformation de l’hostie, une petite rondelle de pain (généralement azyme fait d’eau et de farine), en morceau de chair humaine.

 

L’hostie devenue chair fraîche

Le premier à vivre l’événement est selon la légende un moine officiant au huitième siècle dans le village de Lanciano, dans les Abruzzes italiennes. Une légende ? Pour en avoir le cœur net, cinq caillots de sang et un morceau de chair soigneusement gardés depuis lors dans un ostensoir sont examinés. Voilà ce qu’écrit Didier van Cauwelaert dans son ouvrage « L’Insolence des miracles » (1) :

« En 1970, avec l’autorisation de la Congrégation pour la doctrine de la foi, des analyses scientifiques furent effectuées sous la direction d’Odoardo Linoli, professeur d’anatomie, de chimie et de microscopie clinique, assisté du Pr Ruggero Bertelli, de l’Université de Sienne. Publiés le 4 mars 1971, les conclusions sont stupéfiantes. (2) Il s’agit de sang humain coagulé, et le morceau de chair est un fragment de cœur (tissu musculaire strié du myocarde) qui semble avoir été découpé avec la précision d’un grand chirurgien. Les deux sont d’origine humaine, issus d’une personne de groupe AB, comme le sang qui imprègne le Linceul de Turin, le Suaire d’Oviedo et la Sainte Tunique d’Argenteuil… Et le casse-tête biologique ne fait que débuter. Non seulement on ne détecte aucune trace d’un quelconque procédé de momification ou de conservation, mais les caractéristiques du sang, une fois liquéfié, correspondent à celui d’une personne vivante qu’on aurait prélevé quelques minutes plus tôt. En outre, ce sang garde intactes toutes les propriétés chimiques et physiques, alors que l’activité hématocytes s’interrompt dans le quart d’heure qui suit leur extraction. (3)…  La suspicion de fraude ayant fini en eau de boudin, l’enquête fut reprise au niveau international, durant quinze mois, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé. Plus de cinq cent examens, utilisant les techniques de pointe de la médecine nucléaire, confirmèrent tous les résultats initiaux. Un rapport de la Commission scientifique de l’ONU, publié à New York et Genève en 1976, souligna en outre la conservation inconcevable de tels « tissus vivants » dans des récipients non étanches. Et cette commission de conclure : « La science, consciente de ses limites, s’arrête devant l’impossibilité de donner une explication au phénomène. » (4)

 

Les multiples cas d’hosties cardiaques

Mais ce n’est pas là un cas unique, même si le Vatican semble bien peu intéressé par ce type d’objets hors-normes. Il y a quelques cas découverts depuis les années 1970. Certains sont vites réfutés: ce sont des infestations d’un champignon rouge sur la farine humide utilisée pour la fabrication des hosties. Mais d’autres cas sont sans équivoque, comme par exemple à Betania au Venezuela en 1976. Les laboratoires de Caracas indiquent que le sang apparu sur l’hostie est de groupe AB et les fibres musculaires qui se trouvaient mêlées appartiennent cette fois encore à un cœur humain.

Autre exemple en août 1996 à Buenos-Aires. Le père Alejandro Pezet dépose une hosties trouvée à terre dans un verre d’eau distillée comme il se doit dans pareil cas. Elle ne se désagrégera pas comme attendu. Bien au contraire. Une semaine plus tard, le prêtre découvre dans le tabernacle que l’hostie souillée est devenue sanguinolente et qu’elle semble même palpiter. Plus encore, au fil des mois, ce qui est devenu un morceau de chair prend de l’ampleur. Le Dr Castanon Gomez, spécialiste des hosties au comportement étrange, transmets un échantillon à un laboratoire de génétique. « Ce sang renferme un code génétique humain. Le Pr  Robert Lawrence, histopathologiste médico-légal parmi les plus grands experts en analyse cellulaire, m’a confirmé que l’échantillon correspondait au tissu d’un cœur enflammé, ce qui signifiait que la personne à qui il appartenait avait dû beaucoup souffrir. » (5) Ce résultat sera confirmé par le Dr Frédéric Zugibe de l’Université de Columbia à New York. C’est la plus haute autorité existante dans le domaine de la pathologie cardiaque et de la médecine légale. L’homme va analyser le petit morceau de chair sans en connaître sa provenance. « Il s’agit d’un fragment du muscle du cœur se trouvant dans la paroi du ventricule gauche, près des valves, conclut dans son rapport le Dr Zugibe. Il est dans un état d’inflammation et contient un nombre important de globules blancs. Cela indique que le cœur était vivant au moment où l’échantillon a été prélevé. […] Les globules blancs ont besoin d’un organisme en vie pour les maintenir vivants, ce qui est le cas. De plus ils ont pénétré les tissus, ce qui indique que le cœur a été soumis à un stress intense, comme si son propriétaire avait été battu sévèrement au niveau de la poitrine. » (6) A son plus grand étonnement, le tissu cardiaque ne pouvait provenir que d’un homme décédé quinze minutes plus tôt, puisque les cellules étaient toujours en mouvement et pulsaient !

Le Pr John Walker de l’Université de Sydney confirme l’étonnante analyse de son collègue en indiquant qu’il a sous les yeux des cellules musculaires et des globules blancs intacts qui contiennent de l’ADN. Le Pr Odoardo Linoli a lui aussi droit à l’examen en aveugle. On l’a vu plus haut, il a déjà effectué une étude poussée de l’hostie de Lanciano. Il arrive à ce résultat étonnant : l’hostie tombée à terre à Buenos Aires et celle provenant des Abruzzes italiennes une fois transformées en morceau de tissus humains ont le même groupe saqnguin AB positif et le même ADN, celui-là même qu’on retrouve sur le Linceul de Turin, le Suaire d’Oviedo et la Tunique d’Argenteuil !

 

Alexandra Urfer Jungen

 

  1. Didier van Cauwelaert, l’insolence des miracles, Plon, 2023, pp 34-36
  2. Pr Odoardo Linoli, « Ricerche istologische, immunologiche et biochimiche sulla carne e sul sangue del Miracolo Eucaristico di Lanciano », Quaderni Sclavo di Diagnostica 7, SMEL, Sienne, 1971
  3. Bruno Sammaciccia, Le Miracle eucharistique de Lanciano, Editions Dominique Martin Maurin, 1997
  4. Joachim Bouflet, Une histire des miracles, Seuil, 2008
  5. Compte-rendu du Dr Ricardo Castanon Gomez, publié en France par le magazine Il est vivant, octobre 2018
  6. Chrétiens magazine, n°262, septembre 2013