Le linceul de Turin est un tissu de haute qualité faisant 4,36m sur 1,1 m. Il est précieusement gardé dans le Piémont, en Italie, depuis 1578. Replié dans le sens de la longueur, il a servi à emballer un cadavre qui a, étonnamment, laissé une empreinte et une image sur le tissu. Celles-ci montre un homme torturé de façon identique à ce qui est décrit de la mort du Christ dans la Bible : couronne d’épine sur le front, flagellation, crucifixion et coup de lance dans le flanc.
La datation
On a beaucoup entendu dans les médias l’étude indiquant que le Linceul datait du Moyen-Age suite à une analyse au Carbone 14. « On a scientifiquement établi, depuis, que cette datation avait été faussée par divers éléments : choix du prélèvement dans une bordure reprisée au Moyen-Age, non-respect des protocoles, contaminations « rajeunissantes » dues aux bactéries, à l’incendie de 1532, aux gants de coton utilisés lors des examens de 1978… sans parler de la « subjectivité » des exécutants, ni des contreparties financières révélées par la suite. Cette datation au déroulement rocambolesque est largement discréditée aujourd’hui aux yeux des experts : c’est soit un fiasco, soit un complot. » (1)
On peut noter que tous les éléments enquêtés, en dehors du Carbone 14, donnent pour date le Ier siècle.
Les éléments externes
Les analyses du linceul ont montré que le tissage du tissu et la façon dont il a été plié sont caractéristiques du Ier siècle. Le pliage a été en outre effectué de manière à ne laisser apparaître que le visage du crucifié. Par ailleurs, les pollens et fleurs retrouvés dans la trame sont typiquement ceux que l’on pouvait trouver à Jérusalem avant le VIIe siècle.
L’empreinte sur le tissu
L’empreinte est laissée par le sang du décédé. On y trouve des marques de crucifixion, de flagellation et le front est percé par une couronne d’épines. Il y a aussi la marque laissée par une lance ayant percé le flanc du personnage.
Le corps a probablement séjourné une trentaine d’heures dans le linceul, puisqu’on ne note aucune trace de décomposition du corps dans le tissu.
L’image sur le tissu
L’image du linceul de Turin a clairement été révélée en 1898 lorsque le photographe Secondo Pia l’a photographié, faisant apparaître un corps comme on le verrait sur le négatif d’un appareil argentique.
L’image n’est pas le résultat d’une peinture. Les seules traces de pigments trouvées viennent des artistes peintres qui ont fait une copie du linceul et qui appuyaient à la fin leur œuvre séchée sur le tissu pour l’imprégner de la sainteté de l’objet.
L’image caractéristique du linceul a en fait été créée par une roussissure sur la trame du tissu, roussissure incroyable, puisqu’elle est d’une épaisseur de quarante micromètres (quarante millièmes de millimètres). Plus étonnant : cette roussissure a été créée alors que le tissu était à plat, c’est-à-dire sans la présence d’un corps à l’intérieur du Linceul. En outre, on ne détecte aucune trace d’arrachement sur le tissu alors que celui-ci devait logiquement être collé sur les nombreuses blessures du corps.
Aujourd’hui, l’image du Linceul de Turin peut être créée avec un laser, mais imparfaitement, puisqu’il est seulement possible d’en faire un tracé. Comme l’explique le Dr Ciais, spécialiste des traitements au laser en oncologie : « Pour reproduire à l’identique l’image, il faudrait des milliards de lasers à tir orthogonal agissant en une nanoseconde. »(2)
Liens avec le Suaire d’Oviedo
Le suaire est le tissu de 83cmx53cm qui a, selon la tradition, été déposé sur le visage du Christ à sa descente de la Croix. Il appartient à l’Eglise catholique romaine d’Espagne et est gardé actuellement dans la Cathédrale d’Oviedo.
Le tissu en lin du suaire est du même type que le linceul et il contient les mêmes pollens et fleurs. En outre, les taches de sang sur le tissu correspondent exactement à celles du linceul (70 points de convergence !). Le groupe sanguin (AB) et l’ADN sont également identiques sur les deux objets.
Liens avec la Sainte Tunique
Il s’agit du vêtement en laine brunâtres que Jésus aurait porté durant le chemin de croix. Le vêtement est conservé à Argenteuil, en France. Les traces de flagellations trouvées sur la tunique correspondent à celles trouvées sur le linceul. Comme le Suaire d’Oviedo, on retrouve le groupe sanguin AB et l’ADN est identique à celui trouvé sur le Linceul et sur le suaire.
Selon les calculs de Guilio Fanti du département d’ingénierie mécanique de l’Université de Padoue, il n’y a qu’une chance sur 1 suivi de 100 zéros que le Linceul n’ait pas appartenu à Jésus
Alexandra Urfer Jungen
Liste non exhaustive des personnes ayant travaillé sur le linceul :
Pr Yves Delage de l’académie des science (authentification de l’empreinte sanguine en 1902)
Pr André Marion, directeur de l’Institut d’optique d’Orsay (authentification de l’image en 2000)
Avinoam Danin, botaniste à l’Université hébraïque de Jérusalem
Dr Villalain, professeur de médecine légale à l’Université de Valence
Baima Bollone, directeur de l’Institut médico-légale de Turin
Pr Gérard Lucotte, généticien
Giulio Fanti, département d’ingénierie mécanique de l’Université de Padoue
Dr Gaston Ciais, Université de Rome, Parme et Liège (prof de laserthérapie)
Jean-Paul Rocca, Université de Nice-Sophia-Antipolis (prof de laserthérapie)
Paolo Di Lazzaro, Responsable de l’Enea (Agence nationale pour les nouvelles technologies et développement durable/Italie)
1. Jean-Christian Petitfils, Le Saint Suaire de Turin, témoin de la passion de Jésus-Christ – L’Enquête définitive, Taillandier, 2023
2. Gaston Ciais, « Laserthérapie dans la prévention et les traitements des mucites liées à la chimiothérapie », Bulletin du cancer, février 1992
Informations tirées de l’ouvrage : Didier van Cauwelaert, l’insolence des miracles, Plon, 2023