L'APPEL DU LARGE
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Les scaphandres autonomes
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Les scaphandres autonomes


  Photo CJ


Je m’étonnerai toujours de constater à quel point les gens sont obnubilés par les scaphandres autonomes.
Vous savez, cette carcasse un peu grossière qui vous permet d’interagir dans le monde.
Cette chose qui vous permet de dire bonjour en secouant assidûment les parties prénommées main et bras.
Celle qui vous fait si mal lorsque vous avez repris le sport après les excès des Fêtes de fin d’année.

Je ne comprends toujours pas pourquoi il y a tant d’obnubilation à l’aspect du scaphandre. Moi, qu’on prenne la marque « noire », « basanée », « rouge », « jaune » ou « blanche », je ne vois pas ce que cela peut faire.
Que le scaphandre soit fin et délicat ou au contraire imposant m’importe franchement assez peu.
Je trouve en fait que cette multiplicité des modèles est assez sympathique.
Vous imaginez ? Ce que le monde serait triste si nous avions tous le même prototype !
Bon ! Il y a aura toujours les fans qui s’attachent aux grandes marques et qui regardent de haut ceux qui portent ce qui apparaît comme trop populaire à leurs yeux. Mais ce qu’ils oublient trop souvent, c’est que les grandes marques, elles, n’hésitent pas à s’inspirer des courants lancés par les tous petits pour, ensuite, faire un tabac auprès des plus aisés.
C’est ce que l’on appelle le pompage d’idées auprès de ceux qui en ont.

Mais, au-delà, je m’interroge. Se soucier de l’endroit où a été fabriqué le scaphandre avant de s’intéresser à celui qui le porte n’est-il pas franchement bizarre ?
N’est-ce pas l’être qui est à l’intérieur qui importe le plus ? Qui est-il ? Quelles richesses partage-t-il avec le monde ? Quelle est son histoire ?
La couleur ou la taille du scaphandre, de même que son lieu de fabrication, ne vont pas prévaloir de qui va l’endosser.
Peut-être un imbécile fini. Peut-être un savant humaniste.
Peut-être un égoïste insupportable. Peut-être un cœur sur la main.
Peut-être un intégriste violent. Peut-être un fervent défenseur de l’interreligieux.
Qui peut savoir sans connaître ?
Qui peut deviner sans discuter ?
Qui peut avoir idée sans contacter le possesseur de la coque humaine ?
L’habit ne fait pas le moine dit le dicton.
Le scaphandre ne fait pas l’être qui est à l’intérieur.
Car partout, il y a de tout.
Moi, j’ai envie de jeter à ceux qui se sentent si supérieurs parce qu’ils ont le modèle qui leur semble le plus élevé dans la hiérarchie humaine :
« Hey ! Vous ! Qu’est-ce qui dit que vous n’auriez pas pu hériter de ce scaphandre au look que vous exécrez tant ? »
Si chacun faisait l’effort de se projeter ne serait-ce que quelques secondes dans la carcasse de l’autre, nul doute que nos a priori et nos petites ou grandes peurs disparaîtraient rapidement.

D’ailleurs, si on y réfléchit, le scaphandre autonome n’est rien d’autre qu’un simple outil de travail. Celui qui nous permet de jouer notre partie de vie.
D‘ailleurs, n’avez-vous pas constaté à quel point le scaphandre choisi est celui qui nous permet de faire grandir notre être intérieur le plus rapidement ? Sans oublier les scaphandres qui sont si parfaits pour effectuer notre travail.
Une manière de se rassurer ?
Peut-être. Mais, objectivement, un scaphandre de bonne mère de famille toute ronde comme le mien est parfait pour inspirer confiance et faciliter les contacts, ce qui est m’a souvent grandement aidée dans mon boulot. Seul problème : personne ne peut imaginer que vous pouvez avoir un cerveau avec ce physique-là.
Il faudrait peut-être que je mette en place quelques petites modifications pour être un peu plus crédible.
Qu’est ce que vous dites ?
Vous avez raison ! Les scaphandres ont parfois leurs petits bugs comme dans tout programme informatique.
Et parfois de gros bug ! Mince alors : on a octroyé un costume de fille à un garçon (et vice-versa) ! Oh non ! Le costume est abîmé (voire franchement abîmé).
Est-ce pour autant que l’être qui est à l’intérieur est un moins que rien ?
Moi, je suis plutôt admirative de tous ceux et de toutes celles qui jouent leur partie de vie en cumulant les difficultés dès le départ.
C’est comme ces courses de chevaux avec les cracks qui ont de gros handicaps. Tout ce que vous pouvez penser, c’est : « Waow ! Qu’est-ce qu’ils sont forts ! ».
C’est qu’il en faut de la volonté et du courage pour choisir les difficultés dès le départ.
Oui ! Choisir !
C’est du moins ce que racontent les innombrables personnes ayant vécu des morts imminentes : rien ne leur a été imposé. Le chemin de vie (en tous cas les grandes lignes) et le lieu de naissance ont été délibérément adoptés par l’âme avant sa naissance.
Vous imaginez ?
Moi, j’ai pris l’option hyper cool « naissance en Suisse dans une famille aimante » et malgré les inévitables soucis de la vie (si tout roule, y’a pas de jeu !), c’est tout de même assez facile.
Mais il y a ceux qui vont prendre « pays en guerre », « famine », « exil », « famille violente » et j’en passe.
Ça, ce sont les super fortiches.
Le problème, c’est qu’un certain nombre a tout de même les yeux plus gros que le ventre. C’est du moins ce que j’imagine. Ceux-là, bien tranquilles dans les Cités d’Or stellaires avec Radio Anges en bruit de fond, pensaient certainement que les obstacles seraient hyper faciles à franchir.
« Oui, oui, oui ! Je n’oublierai jamais que le but principal du Jeu de vie, c’est d’aimer envers et contre tout. Comment pourrais-je l’oublier ? »
Que pouic ! Ils réalisent un peu tard que c’est plus du tout pareil une fois qu’ils y sont dans le grand jeu de rôle « Illusion-que-vous-prenez-pour-la-réalité-mais-qui-n’est-rien-d’autre-qu’une-illusion », version remasterisée.
Alors, parfois, ils défoulent leur mal être sur les autres, prenant par exemple la couleur ou la forme des autres scaphandres autonomes comme excuse bidon pour relâcher la pression. Ils se transforment en créateurs d’obstacles, voire même en faiseurs de fin de partie pour d’autres joueurs.
C’est pas un peu triste de se perdre comme ça ? Dites ?
Alors, moi, je le répète : « Chapeau bas » à ceux qui prennent au départ toutes les options difficultés (peut-être que ça rapporte plus de points à la fin de la partie ? ) et qui arrivent à aimer (parfois beaucoup), malgré tous les ennuis auxquels ils sont confrontés. Ces champions-là, ils sont tellement forts qu’ils sont capables de défendre la vie plutôt que la mort, même dans les pires situations.
Ce sont de sacrés joueurs qui nous rappellent ce qui est sacré.
Moi, tant de force intérieure, ça me donne envie de suivre leur exemple.
Pas vous ?



Alexandra Urfer Jungen



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